Les femmes ont plus de risques de mourir de l’asthme

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SantéLes femmes ont plus de risques de mourir de l’asthme

Pour des raisons encore mal définies, les hormones sexuelles semblent jouer un rôle important dans la gravité des symptômes de cette maladie.

Michel Pralong
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Michel Pralong
Les fluctuations hormonales comme la puberté, les règles ou la grossesse peuvent aggraver les symptômes de l’asthme chez les femmes.

Les fluctuations hormonales comme la puberté, les règles ou la grossesse peuvent aggraver les symptômes de l’asthme chez les femmes.

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Les chiffres sont impressionnants: au cours des cinq dernières années, au Royaume-Uni, plus de deux tiers des décès dus à l’asthme concernaient des femmes, avec 5400 cas, contre moins de 2300 chez les hommes. De même, les femmes âgées de 20 à 49 ans ont un taux d’hospitalisations dues à l’asthme 2,5 fois plus élevé que les hommes du même âge.

Ces constats datent de plusieurs relevés statistiques menés ces dernières années. Mais si l’association «Asthma + Lung UK» les rappelle à la veille de la Journée mondiale de l’asthme du 3 mai, c’est parce que les liens entre hormones sexuelles et gravité des symptômes de l’asthme sont encore mal étudiés.

Inversion à la puberté

Chez les enfants, l’asthme est plus grave et plus fréquent chez les garçons que les filles (en Suisse, un enfant sur dix souffre d’asthme). Au début de l’adolescence, les choses s’équilibrent, puis s’inversent après la puberté. Chez les femmes, les symptômes peuvent s’aggraver lors des fluctuations hormonales (règles, grossesse, périménopause). Pourquoi, cela on ne le comprend pas encore.

Une présentatrice télé de 30 ans, qui se retrouvait six fois par an à l’hôpital en raison de crises d’asthmes a expliqué son cas à l’association: «Il semblait y avoir un schéma dans mes symptômes, lié à mon cycle menstruel. Presque tous les mois avant mes règles, j’étais vraiment malade à cause de mon asthme. Mes symptômes faisaient que j’avais du mal à respirer, ce qui était terrifiant, et je me retrouvais souvent à l’hôpital. Les crises d’asthme que j’ai subies étaient si graves que j’avais été ventilée quatre fois à l’âge de 22 ans et je me demandais si j’allais survivre à mon prochain anniversaire. Après ma quatrième intubation, on m’a proposé un nouveau traitement d’un médicament biologique, Omalizumab, pour l’asthme sévère, qui a changé ma vie. Bien que j’aie encore des symptômes d’asthme avant mes règles chaque mois, je n’ai pas été hospitalisée depuis le début des injections en 2013».

Faire des recherches plus ciblées

Selon Futura-Sciences, les traitements hormonaux semblent également pouvoir affecter les femmes victimes d’asthme. La pilule limiterait l’apparition de nouvelles crises, alors que les hormones de substitution prescrites après la ménopause les favoriseraient.

Asthma + Lung UK lance donc un appel à investir dans des recherches spécifiques sur le lien entre hormones sexuelles et asthme. Ce qui pourrait déboucher sur des traitements destinés aux femmes. L’organisme encourage également les médecins généralistes à explorer ce déclencheur potentiel qu’est le changement hormonal avec leurs patientes. Il rappelle également que «la meilleure façon de se protéger contre les déclencheurs de l’asthme, y compris les hormones féminines, est de prendre son médicament préventif tous les jours et de faire un examen de l’asthme au moins une fois par an pour s’assurer que ses médicaments fonctionnent. Tenir un journal des symptômes peut également aider à identifier ce qui déclenche l’asthme d’une personne, y compris les hormones».

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