Diplomatie et économieL’UE souhaite éviter la «confrontation systématique» avec Pékin
Alors que les tensions s’intensifient entre les Etats-Unis et la Chine, le président du Conseil européen estime que les 27 doivent développer «leur propre modèle» face au géant asiatique.

Charles Michel a souligné l’importance pour l’UE de développer une «autonomie stratégique» en diversifiant ses partenariats.
AFPL’Union européenne refuse d’être «naïve» à l’égard de la Chine mais souhaite éviter une «logique de confrontation systématique» avec Pékin, a déclaré vendredi, le président du Conseil européen, Charles Michel.
«Réciprocité et rééquilibrage»
«Nous allons toujours être fermes et debout pour défendre nos principes, la démocratie, les libertés fondamentales», a déclaré Charles Michel, à l’issue d’un sommet à Bruxelles où les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE ont eu un débat de trois heures sur les relations avec la Chine. «Nous pensons que nous devons être engagés pour amener davantage de réciprocité, de rééquilibrage singulièrement dans les relations économiques entre la Chine et l’UE», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
Il a aussi exprimé la volonté de l’UE de coopérer avec la Chine sur les sujets de changement climatique et de santé. Le débat entre les dirigeants européens «a montré une volonté très claire de ne pas être naïfs mais de ne pas être non plus dans une logique de confrontation systématique», a-t-il poursuivi. «Nous avons notre propre modèle à développer», a-t-il ajouté, alors que s’intensifient les tensions entre Washington et Pékin.
«Être vigilants sur nos dépendances»
Charles Michel a souligné l’importance pour l’UE de développer une «autonomie stratégique» en diversifiant ses partenariats «avec le reste du monde». Alors que «la Chine poursuit ses efforts pour établir sa domination en Asie orientale et (accroître) son influence mondiale», «nous devons être vigilants sur nos dépendances» vis-à-vis du géant asiatique, dans les technologies cruciales comme les semi-conducteurs et des matériaux critiques (terres rares, lithium...), a abondé à ses côtés la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
L’UE s’est doté de stratégies pour tenter de renforcer son autonomie sur ces deux sujets. Bruxelles a par ailleurs élaboré des outils pour mieux contrôler les investissements étrangers directs en Europe et atténuer les déséquilibres d’une concurrence déloyale, a noté Usrula von der Leyen, face aux vives inquiétudes entourant les investissements massifs de groupes étatiques chinois dans des secteurs économiques clés et infrastructures critiques (les ports entre autres) dans l’UE.