SauvetageLa Rega transporte une patiente dans la peuf
Une intervention aux instruments souligne la nécessité de pouvoir décoller et atterrir en dehors des heures d’exploitation des aéroports.


La Rega utilise le vol aux instruments.
RegaEn dépit d’une mauvaise visibilité, un hélicoptère de la Garde aérienne suisse de sauvetage (Rega) a sorti d’un mauvais pas une patiente victime d’un infarctus, mercredi dernier à La Chaux-de-Fonds. Opéré dans une couverture nuageuse par l’équipage de Berne, ce sauvetage souligne l’efficacité d’un vol aux instruments.
La centrale d’intervention a été alertée par l’hôpital de La Chaux-de-Fonds peu avant midi. Selon la Rega, alors en attente d’une autorisation pour des approches en dehors des heures de service, la patiente «devait être transférée le plus rapidement possible aux spécialistes de l’Hôpital de l’Île à Berne».
Plafond nuageux
Grâce à l’approche aux instruments, l’équipage a commencé sa mission à travers les nuages, à la base de Berne. Pour traverser le plafond nuageux, le pilote a utilisé la procédure d’approche aux instruments de l’aérodrome de Berne-Belp, ce qui lui a permis de voler ensuite au-dessus de la couche nuageuse en direction de la Suisse romande.
L’équipage a ensuite utilisé le système d’atterrissage aux instruments de l’aérodrome des Éplatures (NE) pour une approche à travers des nuages épais, avant de poursuivre son vol à vue jusqu’à la place d’atterrissage de l’hôpital de La Chaux-de-Fonds, situé à proximité.

Le ciel est parfois bas à La Chaux-de-Fonds.
lematin.ch/Vincen DonzéAprès avoir pris en charge la patiente, l’hélicoptère a pu emprunter la même route en vol aux instruments jusqu’à l’Hôpital de l’Île à Berne. «La patiente a été confiée à des cardiologues pour la suite du traitement», rapporte la Garde aérienne suisse de sauvetage.
«Cette approche en vol aux instruments aux Éplatures a pu être utilisée parce qu’elle a eu lieu pendant la journée, c’est-à-dire pendant les heures d’exploitation de l’aérodrome», relève aujourd’hui la Rega. Comme les interventions de sauvetage ne respectent aucun horaire, il est essentiel pour elle «de pouvoir utiliser sans restriction l’infrastructure existante pour le vol aux instruments en dehors des heures d’ouverture des aérodromes», par exemple la nuit.
Demande déposée
Il y a deux ans, une demande conjointe a été déposée par la Rega et la direction de l’aérodrome des Éplatures pour l’utilisation de l’infrastructure du vol aux instruments en dehors des heures d’exploitation. Elle est toujours en suspens auprès de l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC).
«Les routes aériennes aux instruments améliorent l’assistance médicale pour la Suisse», insiste la Rega. En collaboration avec les Forces aériennes suisses et la société de contrôle aérien Skyguide, la Rega travaille à l’établissement et à la mise en service du Low Flight Network, un réseau de routes de vol aux instruments couvrant toute la Suisse et reliant les aérodromes, les hôpitaux et les bases de la Rega.
«Comme sur une autoroute, l’hélicoptère suit, grâce au pilote automatique, une route de vol programmée dans l’ordinateur de vol», explique la Rega. Avec l’extension des itinéraires de vol aux instruments, la Garde arienne suisse de sauvetage veut améliorer la prise en charge médicale de la périphérie vers les centres hospitaliers.