Jeux sur disque: l'annonce de leur mort est prématurée

Une information divulguée en Allemagne a suscité un petit séisme dans et autour de l’industrie du jeu vidéo mondiale. Mercredi dernier le site d’informations allemand «Games Wirtschaft» titrait «EA Allemagne met fin à la distribution de jeux sur disque». EA c’est Electronic Arts, un éditeur de poids sur le marché du gaming connu en Europe notamment pour sa franchise de football annuelle «FIFA». Les «jeux sur disques», ce sont ceux que l’on trouve encore dans les commerces sous cellophane, cela inclue les cartouches. La Suisse est concernée puisque notre pays est intégré dans la même zone géographique que l’Allemagne et l’Autriche.

Le site d’information s’est basé sur le dernier rapport annuel d’Electronic Arts Allemagne. «Le transfert continu des biens physiques vers le téléchargement numérique continue d’avoir un impact négatif sur l’évolution du chiffre d’affaires», était-il constaté. Or, «Le chiffre d’affaires des téléchargements numériques n’est pas réalisé par EA, mais par une société affiliée», est-il précisé dans la langue de Goethe. Autrement dit, EA Allemagne constate que son chiffre d’affaires diminue parce que les ventes physiques diminuent au profit des ventes purement numériques dont la filiale n’est pas bénéficiaire.

C’est pourquoi une «restructuration économique» a été lancée, poursuit «Games Wirtschaft»: «des contrats clients locaux auraient déjà été résiliés pour mai 2022. Après la restructuration, Electronic Arts GmbH «ne réalisera plus de chiffre d’affaires avec les marchandises emballées», est-il écrit. C’est cela qui a permis au site d’affirmer que EA Allemagne «met fin à la distribution de jeux sur disque». Une révolte? Non, sire, c’est une révolution, pour toute un secteur qui, à l’instar de la vente de films, sent venir lentement mais sûrement le jour où les jeux vidéo ne seront plus du tout vendus sur support physique.

Au lendemain du coup de tonnerre, jeudi, Electronic Arts Arts Allemagne se fendait d’un communiqué démentant l’interprétation du magazine: «La distribution de jeux physiques en Allemagne, en Autriche et en Suisse n’a pas été stoppée, les joueurs pourront continuer à acheter des produits EA chez les revendeurs». Il n’est pas précisé de quelle manière sera organisée cette distribution puisque, selon le rapport annuel d’EA, elle ne contribuera plus au chiffre d’affaires de la filiale allemande.

Bref, gros émoi autour d’un changement de paradigme apparemment inévitable mais pas encore précisément daté.