Assurance invaliditéDes expertises dont le but est de n’octroyer… aucune rente
L’association faîtière Inclusion Handicap dénonce, une nouvelle fois, la tendance biaisée des expertises AI, qui sont volontairement «axées sur le résultat». C’est-à-dire donner le moins possible.


Pour la plupart des personnes handicapées, la qualité des expertises médicales est vitale pour l’attribution de leur rente.
Getty Images«Les expertises sont trop souvent attribuées et rédigées dans le but qu’il n’en résulte si possible aucune rente AI». Tel est le constat implacable que fait l’association Inclusion Handicap après avoir procédé à une évaluation de son Centre de déclaration en matière d’expertises de l’AI, mis en place au début 2020.
Dans un communiqué diffusé ce mercredi, elle note qu’entre février 2020 et octobre 2021, plus de 700 déclarations ont été recensées, émanant de personnes assurées, de leurs représentants légaux ou de médecins traitants. Selon l’association «L’évaluation de 613 déclarations effectuées par des personnes assurées entre fin février 2020 et fin octobre 2021 a permis de détecter un grand nombre de dysfonctionnements».
Le climat des entretiens «très mauvais»
Inclusion Handicap parle «de graves défauts de qualité de la part de certains instituts d’expertises et experts épinglés par un grand nombre de personnes assurées. 74% des personnes concernées qualifient le climat durant l’entretien de très mauvais ou mauvais. 87% d’entre elles signalent même que les experts ne se sont aucunement ou quasi pas intéressés à leur atteinte à la santé, leur handicap ou toute autre limitation de leurs capacités».
Réexaminer certaines rentes
Certes, il y a de nouvelles réglementations pour les expertises médicales, par exemple l’enregistrement sonore de l’entretien depuis le 1er janvier. Mais pour Petra Kern, cheffe du Département des assurances sociales chez Inclusion Handicap, la problématique des mandats d’expertise «volontairement axés sur le résultat» persiste: «Les instituts d’expertise et les experts douteux sont connus de tous. Il convient donc d’analyser la collaboration avec eux. Les cas basés sur leurs expertises doivent être passés au crible et le droit à la rente des personnes concernées est à réexaminer» conclut-elle.