Berne«Cessons d’éliminer les chats devenus encombrants»
Une pétition qui sera déposée ce matin à la Chancellerie fédérale demande l’interdiction d’euthanasier les animaux domestiques en bonne santé.

L’euthanasie pour abréger les souffrances d’un animal domestique, c’est bien, mais pas pour se débarrasser d’un chat ou d’un lapin qui n’est pas en danger: avec son équipe, la pasionaria des chats Tomi Tomek descendra ce matin de Noiraigue à Berne, avec dans les bras une pétition munie de 31 000 signatures, dont la griffe de l’actrice Lauriane Gilliéron, Miss Suisse 2005.
Les signatures seront déposées à la Chancellerie fédérale avant midi. «Cessons d’éliminer par commodité les chats devenus encombrants», gronde Tomi Tomek. Dans le texte adressé aux parlementaires fédéraux, il est question d’euthanasie abusive: «C’est l’abus que nous voulons inscrire dans la loi», insiste Tomi Tomek.
Éduquer les enfants
Des enfants qui veulent un chat et qui ne s’en occupent pas, c’est une situation fréquemment rencontrée par l’équipe de «SOS Chats». «Il faut commencer par éduquer les enfants en les emmenant dans un refuge pour voir en quoi consistent les contraintes», estime Tomi Tomek.
«Parfois, c’est le caractère de l’animal qui ne plaît pas, après l’avoir trouvé joli sur une photo», relève Tomi Tomek. D’autres fois, c’est la vieillesse synonyme de coûts vétérinaires qui met fin à une relation entre l’homme et l’animal. Le courroux de Tomi Tomek vise les associations qui ne se démènent pas suffisamment pour placer un chat, un lapin ou un cochon d’Inde, mais elle s’adresse aussi aux vétérinaires qui acceptent facilement d’euthanasier un animal de compagnie.
Depuis 42 ans
«Depuis 42 ans, nous avons toujours trouvé une solution pour un chat prétendument condamné», assure la gérante du refuge «SOS Chats», qui ne conserve à Noiraigue que les spécimens problématiques. Les paysans sont ses alliés, mais la solidarité entre refuges est indispensable.
L’abandon n’est-il pire que l’euthanasie? «Si, contrairement aux idées reçues, un chat domestique ne survit pas longtemps s’il est abandonné: il mangera dans un compost des aliments néfastes, comme du fromage», indique Tomi Tomek, en précisant que celui qui abandonne son animal s’expose à une dénonciation.
Pour le gain
Ce que veut Tomi Tomek avec son projet de loi, c’est pouvoir dénoncer les euthanasies «sans motifs justes» pratiquées par des vétérinaires qui «pour le gain, endorment à tour de bras sans même regarder l’état de l’animal», selon la pasionaria des chats.
Le texte favorable à une modification de la loi fédérale sur la protection des animaux affirme que «trop d’euthanasies sont réalisées sur des animaux par pure commodité», sachant que tout propriétaire a le droit de décider de la mise à mort de son animal, qu’il soit en bonne ou en mauvaise santé. «On ne se débarrasse pas de nos animaux domestiques comme on se débarrasse de nos meubles», est-il écrit dans la pétition déposée ce matin à la Chancellerie fédérale.