ColombieAu moins 66 assassinats en janvier près du Venezuela
Au moins 66 personnes ont été tuées et plus de 1200 déplacées en janvier dans une région du nord-est de la Colombie, frontalière du Venezuela, où s’affrontent deux groupes armés rivaux, ont indiqué mercredi les autorités colombiennes.

Le pont Jose Antonio Paez à Arauca, en Colombie, à la frontière avec le Venezuela.
AFP«Le panorama généré par la confrontation armée entre l’ELN et les factions dissidentes des FARC est inquiétant», a averti dans un message sur Twitter le bureau du Défenseur du peuple, institution en charge des droits de l’homme en Colombie.
Au moins 66 homicides ont été enregistrés en un mois dans le département d’Arauca, dont la moitié ont eu lieu dans la localité de Saravena, selon ce communiqué.
L’Armée de libération nationale (ELN, d’inspiration guévariste) et des dissidents des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) qui rejettent un accord de paix signé en 2016 avec cette guérilla marxiste s’affrontent depuis début janvier pour le contrôle territorial de ce département, séparé du Venezuela par une simple rivière.
Trafics et contrebandes
Du fait de ce voisinage, l’Arauca est une zone de nombreux trafics et contrebandes, y compris une route importante pour exporter la drogue produite en Colombie.
«Actuellement, toutes les municipalités d’Arauca sont à risque en raison de la présence d’acteurs armés illégaux», a ajouté la même source, faisant état de 1284 personnes déplacées.
Ces violences entre les deux guérillas d’extrême-gauche prennent la forme d’assassinats ciblés visant les militants et sympathisants présumés des deux camps, plutôt que des confrontations militaires d’envergure. Elles se déroulent également au Venezuela voisin, où, selon Bogota, les deux groupes ont des bases arrière.
Le Comité international de la Croix-Rouge s’est également dit «préoccupé (par) la détérioration de la situation humanitaire à Arauca et l’impact profond de cette réalité sur la population civile».