Meurtre entre amis à Bienne pour un trafic

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BienneMeurtre entre amis pour un trafic

Un ressortissant nigérian arrêté il y a deux ans a été condamné à neuf ans de prison pour un meurtre commis à Longeau.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Un ressortissant nigérian de 54 ans a été condamné à une peine de neuf ans de prison par le Tribunal régional Jura bernois-Seeland après avoir admis sa responsabilité dans la mort d’un ami, il y a tout juste deux ans. Cette peine assortie d’une expulsion du territoire suisse pour dix ans sanctionne un homicide volontaire sur fond de trafic de drogue.

Placé en détention préventive depuis 16 mois, le détenu sera soumis à une mesure thérapeutique ambulatoire. Lors du procès, il s’agissait d’établir dans quelle mesure les blessures survenues lors d’une dispute avaient contribué à la mort d’un homme de 38 ans.

Assouvir une vengeance: tel était l’intention du trafiquant qui cherchait le soutien de son ami, le 9 novembre à Longeau. Ce jour-là, le ressortissant nigérian s’est rendu à Longeau pour lui demander de l’aider à régler ses comptes en récupérant 3000 francs après l’échec d’un deal de drogue.

Geste de trop

L’ami s’est comporté de manière irascible, sur un ton condescendant, racontera plus tard son agresseur. Le geste de trop, c’est d’avoir balayé de la cocaïne posée sur une table. C’est ainsi qu’a éclaté la dispute mortelle, l’agresseur étant armé d’un couteau.

S’agissait-il d’un accident, comme l’a déclaré l’accusé lors des interrogatoires et lors de son procès, la semaine dernière? Son avocat a plaidé l’acquittement, quand bien même 87 blessures ont été relevées sur le corps de la victime, à la tête, au cou, à la poitrine et aux extrémités.

Les plaies n’étaient pas assez profondes pour être mortelles: la victime a été étouffée par son vomi. Au lieu d’alerter les secours, le prévenu en état de choc a caché le cadavre dans la chambre à coucher avant de quitter l’appartement.

Dans la soirée du 12 novembre 2020, trois jours après le crime commis à Longeau, la police bernoise cherchait des indices à Bienne, entre le cinéma Rex et le restaurant Royal.

Dans la soirée du 12 novembre 2020, trois jours après le crime commis à Longeau, la police bernoise cherchait des indices à Bienne, entre le cinéma Rex et le restaurant Royal.

lematin.ch/Vincent

Selon le président du Tribunal Markus Gross, cité par «Le Journal du Jura», le prévenu de 54 ans était crédible quand il affirmait avoir lutté contre des pensées suicidaires après la mort de son ami. La preuve: trois jours après le crime, au Quai-du-Bas, à Bienne: il s’est sciemment dirigé vers un policier un couteau à la main dans l’espoir d’être abattu.

«Lors de l’interpellation de l’homme armé, l’arme de service a été utilisée», précisait alors la police cantonale. Le suspect a été blessé à une jambe, ce qui lui vaut de boiter, une infirmité constatée par les cinq juges.

Violation de domicile

Le Tribunal a également reconnu le prévenu de 54 ans coupable de violation de domicile et d’infractions à la loi sur les stupéfiants et à la loi sur la circulation routière.

Ses aveux ont permis de réduire la peine d’un an et demi, mais ses nombreux antécédents judiciaires l’ont augmentée de 30% tout en justifiant le retrait de son permis d’établissement. Lors de son interrogatoire, l’accusé a déclaré ne pas vouloir retourner au Nigeria. «J’ai l’impression d’avoir échoué. Et j’ai honte d’être ici», a-t-il déclaré, selon le «Bieler Tagblatt».

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