Procès de l’affaire Maëlys - «Chaque parent a pu s’imaginer cette scène glaçante et irréelle»

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Procès de l’affaire Maëlys«Chaque parent a pu s’imaginer cette scène glaçante et irréelle»

Nordahl Lelandais est jugé dès lundi pour le meurtre de la petite Maëlys, qu’il a enlevée lors d’un mariage en août 2017. Une affaire qui n’en finit pas de fasciner les médias et le public.

La fillette a trouvé la mort dans la nuit du 26 au 27 août 2017.

La fillette a trouvé la mort dans la nuit du 26 au 27 août 2017.

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Un mariage, une petite fille en robe blanche et un homme apparemment «au-dessus de tout soupçon»: tous les éléments sont réunis pour faire du meurtre de Maëlys un des faits divers les plus marquants de ces dernières années. «Je pense que cette affaire a suscité autant d’émotion car chaque parent a pu s’imaginer cette scène glaçante et irréelle d’une fillette qui disparaît lors d’un événement censé marquer une vie: un mariage», estime l’avocat de la mère de Maëlys, Me Fabien Rajon.

Outre le contexte, «il y a la personnalité de Nordahl Lelandais, qui nie, qui met des mois à dire où était le corps de Maëlys, qui donne des versions différentes. Puis, l’affaire Noyer est assez vite apparue», rappelle Me Caroline Rémond, l’avocate des parents des petites-cousines que Nordahl Lelandais a reconnu avoir agressées sexuellement.

Quand la fillette de 8 ans disparaît, le 26 août 2017, plusieurs équipes de journalistes sont envoyées sur place, pour suivre les différents rebondissements de l’enquête «minute à minute». À l’approche du procès, qui commence ce lundi, l’intérêt médiatique ne se dément pas. Alexia Daval, le petit Grégory, ou plus récemment la disparition de Delphine Jubillar sont autant de noms et de faits divers devenus familiers. «Ces affaires-là parlent de nos petites vies, de notre condition d’être humain, de notre rapport à la paternité, à la maternité, des choses tellement universelles», estime la directrice de la rédaction de BFMTV Céline Pigalle.

«Nombreuses zones d’ombre»

Quand la disparition de Maëlys survient, il devient évident pour cette responsable de la chaîne d’information en continu que, «très vite, cette histoire mérite d’être suivie». «C’est un dossier qui avait dès le début de nombreuses zones d’ombre» et malgré la mise en cause rapide de Nordahl Lelandais, «ces zones d’ombre ont perduré de nombreux mois», le corps ayant été retrouvé six mois après son enlèvement, souligne la journaliste de BFMTV, Mélanie Bertrand.

L’enquête se transforme en «une sorte de feuilleton car on sait les choses au compte-gouttes», se souvient également Caroline Girardon, journaliste pour «20 minutes» à Lyon. Le mystère est entretenu par la «personnalité troublante» du suspect, «un ancien militaire souffrant d’addiction à la drogue et pouvant se montrer violent», selon elle. Son implication dans la mort du caporal Arthur Noyer fait craindre, un temps, un lien avec d’autres disparitions inexpliquées. Aucune autre charge ne sera finalement retenue contre le trentenaire.

Les faits divers donnent lieu à une «course pour les médias à divulguer quelque chose qui n’avait pas été entendu» où «tout devient une information» jusqu’au moindre détail, observe la Lucie Jouvet-Legrand, sociologue à l’Université de Bourgogne-Franche-Comté. Certains détails «permettent de mieux se projeter» quand «d’autres n’apportent rien», déplore-t-elle. Un reportage de TF1 montrant «la toute dernière image de Maëlys vivante» et des clichés de la reconstitution des faits a entraîné mi-janvier l’ouverture d’une enquête pour «violation du secret professionnel».

(AFP)

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