Birmanie - La junte nie être impliquée dans le complot contre son ambassadeur

Publié

BirmanieLa junte nie être impliquée dans le complot contre son ambassadeur

Deux ressortissants birmans ont été arrêtés à New York la semaine dernière pour leur implication présumée dans un projet visant à tuer l’ambassadeur de Birmanie à l’ONU.

Le commandant en chef de l’armée birmane, Min Aung Hlaing, le 27 mars 2021.

Le commandant en chef de l’armée birmane, Min Aung Hlaing, le 27 mars 2021.

AFP

La junte n’a «rien à voir» dans le complot présumé contre Kyaw Moe Tun, ambassadeur de Birmanie à l’ONU et farouche opposant au régime militaire, ont affirmé mardi les médias officiels birmans.

«La Birmanie n’a rien à voir avec cet incident (…) qui est une affaire intérieure aux États-Unis», a assuré mardi le journal d’État «Global New Light of Myanmar», citant un communiqué du ministère birman des Affaires étrangères.

La semaine dernière, les autorités américaines ont arrêté dans l’État de New York deux ressortissants birmans pour leur implication présumée dans un projet visant à forcer le diplomate à démissionner et à le tuer s’il refusait. Phyo Hein Htut, 28 ans, et Ye Hein Zaw, 20 ans, étaient en contact avec un trafiquant en Thaïlande qui vend des armes à l’armée birmane, selon la justice américaine.

Cette dernière a intercepté une conversation téléphonique entre l’un des deux suspects et le marchand d’armes au cours de laquelle ce dernier évoquait l’embauche d’hommes de main pour saboter les pneus de la voiture de l’ambassadeur afin qu’il ait un accident. Les autorités américaines font aussi état d’un paiement de 4000 dollars (3700 francs), présenté comme une avance pour l’opération. Phyo Hein Htut et Ye Hein Zaw ont été inculpés devant une cour fédérale et encourent jusqu’à 5 ans de prison.

Mandat d’arrêt pour trahison

La Birmanie est en plein chaos depuis que les militaires ont démis le gouvernement d’Aung San Suu Kyi le 1er février, l’accusant de fraudes aux élections de 2020. Plus de 950 personnes ont été tuées dans une sanglante répression menée par les militaires pour étouffer toute protestation, selon une ONG locale de surveillance.

Kyaw Moe Tun a demandé à plusieurs reprises une intervention internationale pour mettre fin aux troubles. La junte l’a démis de ses fonctions d’ambassadeur de Birmanie à l’ONU et a délivré un mandat d’arrêt pour trahison à son encontre. Mais, malgré les protestations des militaires, Kyaw Moe Tun continue de servir aux Nations Unies, en tant que représentant du gouvernement civil.

La semaine dernière, il a envoyé une lettre au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour lui signaler le massacre présumé en juillet de 40 civils par l’armée dans la région de Sagaing (nord-ouest de la Birmanie). La junte a démenti ces accusations, tandis que l’AFP n’a pas été en mesure de vérifier ces informations de manière indépendante.

( )

Ton opinion

1 commentaire