Bilan 2021Menaces contre les élus: Fedpol enregistre un «triste score»
La pandémie et sa gestion ont poussé à la hausse les menaces contre magistrats. La police fédérale a vu les annonces augmenter drastiquement pour atteindre un record.

Le rapport annuel de la police fédérale est teinté des conséquences de la pandémie.
20min/Matthias SpicherParmi les évolutions notables à relever dans le rapport annuel 2021 de la police fédérale (Fedpol), le nombre d’annonces de menaces envers les élus fédéraux, membres du Conseil fédéral ou des tribunaux fédéraux a atteint des sommets. Au total, 1215 cas ont été annoncés, contre 885 en 2020, 246 en 2019 et 669 en 2018.
«Avec l’arrivée du Covid, une digue s’est rompue. Certaines personnes ne parviennent plus à contenir leur colère face aux mesures imposées. Elles se défoulent sur leur clavier», constate Fedpol. Ses chiffres sont éloquents: sous la catégorie «Menaces réelles et Mise en danger potentielle», le nombre a presque doublé pour passer de 64 cas en 2020 à 120 en 2021. C’est un «triste score», écrit Fedpol.
Mafieux interdits d’entrée
«Lettre de recadrage ou entretiens préventifs: c’est ainsi que peut réagir Fedpol en cas de propos particulièrement agressifs ou insultants. Ces moyens doivent faire comprendre aux personnes concernées qu’elles sont sur le point de franchir la limite de la responsabilité pénale», dit la police fédérale, qui précise qu’elle ouvre d’office une enquête pour, notamment, les infractions d’incitation à la haine ou à la violence.
Pour le reste de ses activités, on note aussi une augmentation du nombre d’interdictions d’entrée en Suisse prononcées à l’encontre de personnes en lien avec le crime organisé, le terrorisme, l’extrémisme violent ou l’espionnage. C’est, en 2021, dans le domaine mafieux que le nombre a surtout augmenté.