Histoire: Charles III pourrait éclaircir le mystère des princes disparus en 1483

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HistoireCharles III pourrait éclaircir le mystère des princes disparus en 1483

Les ossements trouvés dans la tour de Londres sont-ils ceux d’Edward et Richard, tués par leur oncle Richard III? Contrairement à sa mère, le nouveau roi accepterait leur analyse.

Michel Pralong
par
Michel Pralong
Féru d’archéologie, le roi Charles III pourrait aimer savoir ce qu’il est advenu des deux jeunes princes.

Féru d’archéologie, le roi Charles III pourrait aimer savoir ce qu’il est advenu des deux jeunes princes.

AFP

L’arrivée sur le trône de Charles III pourrait aider à éclaircir l’un des plus grands mystères de l’histoire de la monarchie britannique: celui des princes disparus de la Tour de Londres. En 1483, le roi Edward IV meurt subitement. Ses héritiers directs sont ses fils Edward, 12 ans, et Richard, 9 ans. En attendant le couronnement d’Edward V, leur oncle Richard, frère d’Edward IV, est nommé protecteur du royaume, Mais quelques mois après, les princes Edward et Richard sont emmenés à la Tour de Londres. On ne les reverra jamais et leur oncle monte sur le trône en tant que Richard III.

Les princes de la Tour y ont-ils été assassinés sur l’ordre du nouveau souverain? C’est ce que Thomas More, conseiller de Henry VIII puis Shakespeare, dans sa pièce «Richard III», écriront. Mais certains historiens mettent cette affirmation qu’ils jugent fausse sur le compte des Tudor (famille qui succédera à Richard III) pour discréditer ses prédécesseurs.

Ossements découverts dans la Tour

Les ossements de deux enfants sont découverts dans la Tour en 1674 et ceux de deux autres dans le parc du château de Windsor dans les années 1700. On a suspecté à chaque fois que cela puisse être les restes des deux princes. Ils sont tous enterrés aujourd’hui dans des cryptes royales.

L’une des nombreuses représentations du meurtre des princes, selon la théorie qu’ils auraient été étouffés dans leur sommeil.

L’une des nombreuses représentations du meurtre des princes, selon la théorie qu’ils auraient été étouffés dans leur sommeil.

William Simpson/WikiGallery

La découverte en 2012 du squelette de Richard III sous un parking, corps qui reposait là depuis sa défaite à la bataille de Bosworth Field qui mit fin à la guerre des roses, a relancé l’intérêt pour le mystère des princes de la tour. Des nombreuses demandes ont été faites pour analyser les ossements au carbone 14 pour connaître leur âge et leur ADN pour tenter de savoir à qui ils appartenaient. Mais comme ils sont dans une crypte royale, il faut pour cela l’autorisation du souverain et Elizabeth II ne l’a jamais donnée, soutenue par l’Église d’Angleterre.

Mais, selon Tracy Borman, co-conservatrice en chef des palais royaux historiques, le roi Charles III, passionné d’archéologie, «a un point de vue très différent» et serait favorable aux tests ADN, écrit le «Daily Mail». S’exprimant au Sandon Literature Festival dans le Staffordshire, elle a dit: «Il a déclaré qu’il souhaitait qu’une enquête se poursuive, afin que nous puissions déterminer, une fois pour toutes, comment les jeunes membres de la famille royale sont morts».

Ils n’auraient pas été tués

C’est d’autant plus intéressant qu’une nouvelle théorie circule depuis l’an dernier. Richard III n’aurait pas tué les deux princes, mais passé un accord secret avec leur mère, la femme du roi Edward VII, afin qu’ils vivent ailleurs sous un autre nom, lui laissant la couronne mais restant en vie. À la condition de ne jamais révéler leur vraie identité. Cette thèse a été évoquée suite à de nombreux et troublants indices découverts dans une église de Codlridge, édifice impressionnant au vu de la taille du village.

On y trouve en effet un vitrail représentant Edward V, le prince disparu qui aurait dû régner sous ce nom et des statues et la tombe vide d’un certain John Evans. Ce personnage aurait surgi de nulle part après la disparition des princes et aurait reçu terres et titres sans vraie raison. Sauf s’il s’agissait de la nouvelle identité d’Edward qui aurait reçu cela selon l’accord passé pour son silence. Les chercheurs, multipliant les hypothèses avec les décorations aux insignes des York, la famille d’Edward, voient également dans les deux premières lettres d’Evans, le E et le V d’Edward V. Et, selon ces chercheurs, si jamais aucune preuve de leur mort dans la Tour n’a jamais été trouvée, c’est parce que les princes n’y sont pas morts.

L’analyse des ossements, si elle est autorisée, pourrait résoudre le mystère s’il s’agit de ceux des deux princes. Ou le prolonger, voire conforté la thèse de leur survie.

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