JuraIl voulait gazer sa compagne et lui avec!
Dans une mise en scène macabre, un homme prévoyait de tuer sa compagne qui voulait le quitter: une bonbonne de gaz, un matelas, une photo du couple…


L’accusé a écopé de 14 ans de prison ferme, une peine prononcée vendredi après-midi.
lematin.ch/Vincent DonzéFace à sa compagne qui voulait clore une relation qui battait de l’aile, un trentenaire a échafaudé un plan macabre pour gazer sa compagne et lui avec. Les jours précédents le dimanche 26 juillet 2020, il a entrepris les démarches nécessaires en achetant des cordes et en aménageant un local au sous-sol de son lieu de travail: une bonbonne de gaz, un matelas et une photo du couple…
Grâce à son sang-froid, la compagne a échappé à un plan machiavélique. «La plaignante est une miraculée», a estimé son avocat. Son compagnon l’a contrainte à un rapport sexuel. Prise de sidération, craignant pour sa vie, elle lui a fait croire qu’elle renonçait à le quitter, comme l’a rapporté la radio «RFJ» . C’est là que le prévenu lui a montré la pièce aménagée au sous-sol, en précisant que si elle l’avait quitté, il aurait ouvert le gaz et se serait attaché avec elle.
Quatorze ans de prison assortis d’une expulsion du territoire suisse pour 15 ans: telle est la sanction prononcée vendredi par le Tribunal pénal de première instance, à Porrentruy, pour une tentative d’assassinat et trois viols, un sur la plaignante et deux sur une ex-compagne.

Le Tribunal pénal a siégé au château de Porrentruy, qui renferme aussi une prison.
tlematin.ch/Vincent DonzéLe soir du 26 juillet, le prévenu a raconté son stratagème à une ancienne compagne, laquelle a prévenu la police pendant que la plaignante se rendait au poste. Pour la procureure, le viol constituait le début de la tentative d’assassinat, une vision contestée par la défense, pour qui l’infraction n’a jamais commencé: «Il n’a pas attaché la plaignante, il n’a pas ouvert la bouteille de gaz», a insisté l’avocat.
La défense admettait le viol: le prévenu a forcé sa compagne qui se refusait à lui depuis des mois. Son avocat estimait qu’il devait être dispensé de toute peine même en retenant l’infraction d’actes préparatoires délictueux, sachant qu’il a renoncé spontanément à aller au bout.
Convenu le contraire
Selon «RFJ», les juges ont admis que le prévenu avait tout prémédité En retenant deux viols commis sur une ex-compagne, le Tribunal pénal est allé plus loin que le Ministère public: «L’homme ne s’était pas retiré au moment de son éjaculation alors que le couple avait convenu le contraire», a rapporté «RFJ».
Une indemnité pour tort moral de 20’000 francs a été accordée à la plaignante à la charge du prévenu, qui devra payer 80’000 francs de frais de justice.