CommentaireParcs solaires en Valais: vote de confiance ou de défiance?
Après l’échec des Jeux olympiques en 2018, le Valais ratera-t-il le train des parcs solaires alpins ce dimanche 10 septembre?


L’establishment valaisan s’est mobilisé dans un tous-ménages pour la cause des parcs solaires.
Chambre valaisanne de commerce et d’industrieToute récente, l’histoire des parcs solaires en Valais pourrait bien finir ce dimanche 10 septembre comme un feu de paille dans les urnes. Mais ne préjugeons pas du résultat. Cette histoire de parcs alpins a démarré dans les suites de la guerre en Ukraine et des problèmes d’approvisionnement énergétique de la Suisse. En avril 2022, l’ancien conseiller d’État Peter Bodenmann a lancé l’idée de la création d’un parc de panneaux solaires de 5km2 dans la montagne de Grengiols, quasi-grand comme la ville de Sion ou 700 terrains de football.
Premiers arrivés, premiers servis
Aussitôt, le conseiller aux États du Centre, Beat Rieder (C/VS), qui n’est pourtant pas du même parti, a relayé l’idée à Berne. Il a réussi à convaincre du caractère urgent d’un projet de loi baptisé «Solarexpress». En effet, il a connu un traitement ultrarapide, puisqu’en septembre la loi était sous toit. Tout y était, surtout le mécanisme de subventions qui va arroser les premiers projets à hauteur de 60% des investissements. Premiers arrivés premiers servis jusqu’à fin 2025.
Pas de temps à perdre. En Valais, le bouche-à-oreille a fonctionné vite d’une vallée à l’autre. De Gondo à Orsières, du val d’Anniviers au val d’Hérens en passant par Ovronnaz, tout le monde est devenu un fervent supporter des panneaux solaires sous le haut commandement de la société Alpiq et des Forces motrices valaisannes. Mis bout à bout, les projets de parcs couvrent aujourd’hui l’équivalent de 2400 terrains de football, l’unité de mesure la plus populaire du canton.
Pleins pouvoirs au Conseil d’État
Le problème, comme souvent en Valais, ce sont les mises à l’enquête et les recours, en particulier pour les projets hors zone à construire. La droite valaisanne s’est alors arrangée pour que le Grand Conseil change la procédure d’autorisation. En février dernier, une majorité a accepté un décret donnant les pleins pouvoirs au Conseil d’État pour traiter les demandes et les accepter, tandis que les recours éventuels n’auront pas d’effet suspensif.
Mais tout le monde n’a pas croché à cette passion soudaine pour le solaire d’altitude au beau milieu des paysages intacts. Les Vert.e.s et autres associations ont lancé un référendum, qui a recueilli près du double des signatures nécessaires. D’où la votation du dimanche 10 septembre. La population valaisanne ne prononce pas sur les parcs solaires eux-mêmes, mais sur le décret qui accélère la procédure d’autorisation. C’est finalement un vote de confiance ou de défiance envers le Gouvernement valaisan.
Une autre partition
En cas de refus, cela risque fort de mettre un coup d’arrêt à ces projets, étant donné qu’ils doivent injecter du courant dans le réseau avant la fin 2025 pour être subventionnés. Comme pour la votation sur les JO 2026, le 10 juin 2018, l’establishment valaisan a sorti le grand jeu pour convaincre la population. Cependant, dans l’urne, les Valaisans ont tendance à jouer une autre partition quand on veut trop leur forcer la main. Les JO avaient été refusés à 54%. Combien feront les parcs solaires alpins? Réponse dimanche.