Sommet de l’Union africaine«Israël ne devrait jamais être récompensé pour ses violations»
Après des discussions houleuses, le débat sur l’accréditation d’Israël à l’Union africaine a été «suspendu». Un comité va être créé pour étudier la question.

Le président de la Commission de l'Union africaine (CUA), Moussa Faki Mahamat (à droite), s'entretient avec le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed (à gauche), lors du 35e sommet ordinaire de l'Union africaine, à Addis-Abeba.
AFPDepuis vendredi, les dirigeants africains sont réunis dans un sommet de l’Union africaine (UA), qui se déroule jusqu’à dimanche soir à Addis-Abeba, en Ethiopie. Le débat, prévu dimanche après-midi sur l’accréditation d’Israël à l’organisation, a été «suspendu» après des discussions houleuses. Un comité va être créé sur ce sujet controversé parmi les 55 Etats membres, ont indiqué des sources diplomatiques.
Une scission sans précédent
«La question d’Israël a été suspendue pour le moment et, à la place, un comité sera mis en place pour étudier la question», a déclaré un des diplomates interrogés en marge du sommet de l’UA, qui se tient jusqu’à dimanche dans la capitale éthiopienne Addis Abeba. Ce report évite un possible vote sur cette décision prise en juillet par le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, qui, selon de nombreux analystes, aurait pu provoquer une scission sans précédent dans l’histoire de l’UA, qui fête ses 20 ans.
Depuis plusieurs mois, cette décision d’accréditer Israël est vivement critiquée par plusieurs Etats membres, dont l’Afrique du Sud et l’Algérie, qui estiment qu’elle va à l’encontre des déclarations de l’organisation soutenant les Territoires palestiniens.
«Régime d’apartheid»
Dans un discours samedi devant les dizaines de dirigeants africains réunis au siège de l’UA, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a demandé le retrait de l’accréditation accordée à l’Etat hébreu. «Israël ne devrait jamais être récompensé pour ses violations et pour le régime d’apartheid qu’il impose au peuple palestinien», a déclaré le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, accréditée auprès de l’UA depuis 2013, en reprenant une formule d’un rapport d’Amnesty International publié cette semaine.
Peu avant, dans son discours d’ouverture du sommet, Moussa Faki avait défendu son choix et appelé à «un débat serein». Il a assuré que l’engagement de l’UA dans la «quête d’indépendance» des Palestiniens était «immuable et ne peut que continuer à se renforcer». Mais l’accréditation d’Israël peut constituer, selon lui, «un instrument au service de la paix».