FranceIl a tué «pour savoir quelles sensations cela procurait»
Un homme de 26 ans est jugé pour un meurtre complètement gratuit, qui l’a déçu.

Le prévenu est jugé par la cour d'assises du Gard, à Nîmes.
WikipédiaUn jeune homme de 26 ans au profil particulièrement glaçant est jugé à partir de ce lundi par la cour d'assises du Gard, à Nîmes. Il a tué une femme pour savoir ce que ça faisait de tuer. Puis il s’est dit déçu par le résultat et n’a jamais affiché le moindre regret.
Le prévenu, Mathieu Danel, a pris une femme en auto-stop à Montélimar dans la nuit du 19 au 20 juin 2018. Ils ont parcouru quelque 150 kilomètres et le jeune homme a mené sa passagère, 39 ans, où elle souhaitait se rendre, dans la région nîmoise. Ils se sont arrêtés pour manger une pizza, puis, dans un champ isolé, la femme a refusé une relation sexuelle. De retour à sa voiture, le jeune homme s’est emparé d’une dague «qu’il conservait précieusement», précise BFMTV. Puis il a poignardé sa malheureuse victime à 17 reprises, tout en lui disant qu’il ne fallait rien y voir de personnel…
Pas de troubles psychiatriques
L’accusé expliquera par la suite aux gendarmes qu’il avait des «envies de meurtre» depuis des années. «Simplement pour savoir quelles sensations cela procurait d’ôter la vie», écrivent les juges d’instruction dans l’ordonnance de mise en accusation. Mais il a expliqué que tuer ne lui avait procuré aucun plaisir, qu’il avait trouvé ça «neutre». Pire: «il était déçu que son geste ne lui ait procuré aucun plaisir».
N’exprimant jamais aucun regret, Mathieu Danel a noté qu’il se devait de passer à l’acte car «on ne peut pas savoir si on aime un plat avant d’y avoir goûté.»
Le prévenu a subi trois expertises psychologiques et psychiatriques. Il est décrit comme froid, mégalomaniaque, «neutre d’un point de vue des émotions» mais ne souffrant pas de troubles psychiatriques. Avec la même dynamique qu’un serial killer, il «place son acte avant la souffrance infligée à sa victime et à sa famille». Les experts semblent d’ailleurs penser que s’il avait pris du plaisir à tuer, il aurait récidivé.
«Il y a une incompréhension totale pour mes clients. Le fait que ce crime soit gratuit rend la chose plus difficile à admettre», commente pour BFMTV Me Anthony Chabert, l’avocat des proches de la victime.
Le procès devrait durer deux jours.