Football«Imeri prend ses responsabilités de leader»
L’entraîneur servettien Alain Geiger a salué le match de son international après la victoire 3-2 contre Grasshopper. Le milieu a été ovationné par le Stade de Genève.


Kastriot Imeri peut lever le poing: il est l’homme en forme de Servette, avec cinq buts cette saison.
LafargueLe Stade de Genève a son nouveau chouchou. Kastriot Imeri a toujours été apprécié par le public servettien. En tant que talent du coin, il lui faisait forcément les yeux doux. Il était même prêt à lui pardonner ses erreurs de jeunesse, sa fougue qu’il ne maîtrisait pas. Sa tendance à surjouer, autrement dit. Mais là, tout a changé. À la sortie du néo-international à la 91e minute de la victoire contre Grasshopper (3-2), la Praille s’est levée. Une ovation comme Imeri n’en avait pas encore reçue. Comme pour saluer l’éclosion d’un sacré talent.
Une sélection, cela change un peu toute une vie. Revenu de la trêve internationale avec l’euphorie d’une entrée en jeu au Stadio Olimpico il y a neuf jours, le Genevois de 21 ans a pris une autre dimension. Sa prestation contre GC dimanche le confirme: «Il a pris ses responsabilités pour être un leader de cette équipe, a salué Alain Geiger. L’équipe nationale lui a fait du bien.» L’entraîneur grenat peut se permettre de lui confier les clés du jeu: Kastriot Imeri est le Servettien le plus en verve du moment, avec un but inscrit lors de chacun de ses trois derniers matches.
Il en est désormais à cinq cette saison. Le meilleur buteur du club, à égalité avec Grejohn Kyei. Les deux hommes sont les symboles de ce succès. Le Français a mis un doublé, dont le 3-2 décisif en fin de match, mais c’est bien sûr Imeri qui a ébloui le public. Il y a son but, dans un angle extraordinaire. Mais surtout son impact de plus en plus régulier sur la rencontre: il était impliqué dans presque toutes les situations de buts genevoises, lorsqu’il était placé dans le coeur du jeu, bien entouré par David Douline et Théo Valls. Avant qu’il passe côté gauche, à l’entrée de Timothé Cognat, dont c’était le retour après deux mois d’absence: «Kastri peut jouer dans pas mal de positions, note Geiger. Cela m’offre plusieurs possibilités.»
«Nous étions trop bas»
Il s’agira peut-être de trouver celle qui permettra au technicien servettien d’associer Valls, Cognat et Imeri au milieu: «Cela supposerait de changer de formule, mais ce n’est pas le changement de position d’Imeri qui explique forcément notre temps faible en deuxième période. Nous étions beaucoup trop bas, en étant beaucoup moins dans l’intensité. C’était une erreur de miser sur cette option. Si on ne met pas de pression sur la défense adverse, nous sommes contraints à défendre plus bas.» Et Servette aurait pu le payer cher, en voyant GC revenir à 2-2 après avoir mené 2-0.
«La mentalité était très bonne malgré les carences technico-tactiques»
«Nous nous sommes fait cette frayeur, mais la mentalité était très bonne malgré ces carences technico-tactiques», lâchait un Geiger content de repartir enfin de l’avant, après cinq défaites consécutives en championnat. Et avec un Imeri toujours plus brillant, il a des raisons d’être optimiste.