Motocyclisme - Quand les «rookies» sont de bon conseil

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MotocyclismeQuand les «rookies» sont de bon conseil

Jamais encore, comme en cette saison 2021, les performances des «débutants» n’ont été aussi impressionnantes. A un point tel que des anciens tentent de les copier.

par
Jean-Claude Schertenleib

Jorge Martin s’élancera de la deuxième ligne de la grille de départ du GP d’Aragón MotoGP. Derrière lui, aux côtés du champion en titre Joan Mir et de l’expérimenté Pol Espargaró, on retrouvera un autre «rookie» de la catégorie reine, le champion Moto2 de l’an dernier, Enea Bastianini (avec une Ducati millésime 2019).

On sait que le grand favori pour le titre Moto3 est Pedro Acosta, première saison en championnat du monde. Que le grand adversaire de Remy Gardner en Moto2 est Raúl Fernández, qui découvre cette année la classe intermédiaire. Ce coup de jeune, on le sait aussi, a pour effets de précipiter vers la sortie les anciens, processus certes normal de la vie, mais qui prend ici des proportions étonnantes.

Parce que, désormais, lorsqu’ils arrivent en GP, les nouveaux pilotes ont déjà presque tous dix ans de compétition dans les bras – si, si, même ceux qui apparaissent à l’âge de quinze ans! – leur feeling pour le pilotage est ainsi énorme.

Auteur de la pole position, record absolu du circuit à la clef, Francesco Bagnaia le sait très bien: «Depuis le début du week-end, Jorge Martin était régulièrement le plus rapide de tous dans le dernier secteur, spécialement le virage final. En analysant ses datas, j’ai vu qu’il faisait quelque chose de totalement différent des autres; j’ai donc essayé de l’imiter. Et ça a marché!

La phrase du jour:

«Dans le dernier virage, j’ai tout risqué. Et ma moto a accepté de tourner»: ou comment battre de 3 dixièmes de seconde le meilleur temps absolu du circuit du MotorLand, à Alcañiz. Et c’est signé Francesco Bagnaia, pour un doublé Ducati.

Quartararo sur la défensive?

La situation de Fabio Quartararo en tête du championnat du monde – 65 points d’avance, soit plus de deux courses – est confortable. Et en Aragón, les Ducati, mais aussi Marc Márquez, Joan Mir et Aleix Espargaró semblent en mesure de tenir les tout premiers rôles. De quoi imaginer une course d’attente pour le Français? «Honnêtement, je ne pense pas avoir le rythme pour le podium; mais je vais encore essayer quelque chose au warm-up», sourit le Niçois.

Le retour de Morbidelli confirmé

Massimo Meregalli, manager du team officiel Yamaha MotoGP a confirmé que Franco Morbidelli figurerait sur la liste des participants du prochain GP, celui de San Marino & de la Riviera de Rimini, dans une semaine à Misano: «Frankie ne sera peut-être pas à 100%, mais il sera présent.»

Rappelons que le vice-champion du monde en titre avait dû subir une opération compliquée à un genou, après un accident survenu à l’entraînement. Conséquence de «l’affaire Viñales» - contrat cassé entre Yamaha et le pilote espagnol -, Morbidelli roulera désormais dans l’équipe officielle, aux côtés du leader du championnat, Fabio Quartararo.

Pas d’Argentine, mais les Amériques

Renvoyé en début de saison en raison de la pandémie de Covid-19, le GP d’Argentine devait être refixé. Il a été définitivement annulé, pour la seconde année d’affilée, comme toutes les autres courses outre-mer… sauf le GP des Amériques: «Le calendrier final du championnat du monde MotoGP 2021 peut maintenant être confirmé: la saison comprendra 18 GP, il n’y aura pas d’autre course de remplacement», précise le communiqué officiel.

Il y aura donc un GP des Amériques, du 1er au 3 octobre, sur le circuit COTA, à Austin. Une décision qui provoque des remous dans le paddock, dans la mesure où la situation sanitaire est complexe au Texas (18’000 nouveaux cas, 413 décès, ces dernières vingt-quatre heures).

Non, Lüthi n’est pas fini

Un collègue alémanique, connu pour son talent quand il doit rechercher la formule juste, a trouvé celle-ci à propos de Thomas Lüthi: «Encore plus qu’assez rapide pour rouler en GP, mais plus assez pour y jouer le podium.»

Les essais de ce GP d’Aragón, sur un circuit où il n’a été que rarement très bon (deux quatrièmes places, quand même!) illustrent sa situation: il met seize pilotes derrière lui, mais il lui a manqué des petites choses pour s’offrir le droit de s’élancer dans le top 10: «Dans la phase finale des qualifications, je ne me suis jamais retrouvé au bon endroit – au Motorland, un sillage parfait vous offre «gratuitement» une demi-seconde.

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Le timing était juste mauvais, j’étais derrière Raúl Fernández, je pouvais le suivre, mais à trop grande distance pour bénéficier de son aspiration.» Pas de demi-seconde gratuite donc, mais des espoirs pour la course, car le rythme du futur retraité semble intéressant.

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