OriginalBienne: une designer a imaginé et réalisé le chocolat fédéral
Le président grison du Conseil national offrira aujourd’hui des chocolats «dessinés» par une ancienne étudiante biennoise.

Une balade dans son canton: c’est la découverte offerte aujourd’hui par le président grison du Conseil national, Martin Candinas, aux ambassadrices et ambassadeurs étrangers. Dans ses bagages, cet élu a prévu des cadeaux destinés aux diplomates accrédités, dont une boîte de chocolats contenant neuf pralinés pour autant de montagnes, dont le piz Bernina (4048 mètres), point culminant des Alpes orientales.
«J’ai pris soin de représenter des hautes montagnes de différentes régions, en sélectionnant des sommets populaires», souffle Victoria Mac Sweeney, 29 ans, créatrice de ces chocolats. Une idée qui tombe à pic: «Je tiens à mettre en valeur la diversité de la Suisse et à renforcer les relations internationales au niveau parlementaire», a expliqué Martin Candinas.
Les présidents des Chambres
Les cadeaux fédéraux sont devenus exclusifs, alors qu’auparavant, ils étaient achetés dans le commerce. Seuls les présidents des Chambres peuvent les offrir lors de rencontres officielles. Le plus gourmand des cinq présents imaginés par des étudiants de l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL) est l’œuvre de la designer biennoise Victoria Mac Sweeney, dans le cadre de son Bachelor.
L’exercice avait ses contraintes: un cadeau doit représenter la Suisse et y être fabriqué, sans être genré. Et attention aux codes en vigueur dans certains pays: un couteau suisse, c’est typique, mais dans certaines cultures, il peut évoquer une trahison. «Une bougie peut évoquer le deuil», ajoute Victoria Mac Sweeney, née en Nouvelle-Calédonie. Pour faire sobre, l’emballage est épuré, aussi neutre que notre diplomatie.
Comme une évidence
Le chocolat, c’est un cliché qui s’est imposé comme une évidence, dans la réflexion de Victoria Mac Sweeney. Sous quelle forme? Celle de la montagne, plus élaborée en 3D que le triangle du Toblerone: la designer a reproduit neuf sommets: le Cervin, la Dent Blanche, l’Eiger, le Grand Combin, le Mönch, le Piz Bernina, la Pointe Dufour, le Vanil Noir et le Weisshorn.
Les moules ont été réalisés par une machine-outil à commande numérique à la dimension d’une bouchée, sur la base de cartes en relief. Le défi consistait à choisir la bonne texture, parmi des variantes mattes ou brillantes, puis à assembler les neuf pièces en mariant les reliefs comme dans un puzzle en trois dimensions.
À la chocolaterie Blondel de Lausanne, Victoria a accompagné les artisans pour, dit-elle, exploiter au maximum le potentiel de la matière: «Le chocolat peut restituer des détails au micron lorsqu’il est bien moulé. Par exemple, une imitation cuir.» La bonne idée a été de représenter de cimes enneigées avec du chocolat blanc.
La designer souhaitait décliner des goûts différents en incorporant des noisettes ou des fleurs comestibles, mais le coût de production a freiné ses ambitions: lors des visites officielles, il convient d’être efficace sans froisser le destinataire. Un cadeau doit être petit et léger. Et son prix ne doit pas être trop élevé.