Il tire sur un cheval et conteste la sanction

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JuraIl tire sur un cheval et conteste la sanction

Une interdiction de chasser pendant trois ans a été confirmée contre un chasseur qui a pris un Franches-Montagnes pour un sanglier.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Deux chevaux se trouvaient dans un pâturage d’estivage.

Deux chevaux se trouvaient dans un pâturage d’estivage.

lematin.ch/Vincent Donzé

Trois ans sans permis de chasse, c’est la sanction infligée à un chasseur qui a pris un cheval pour un sanglier, le 8 septembre 2021, près de Porrentruy (JU). Le chasseur Nemrod n’avait rien bu quand dans la nuit noire, il a tiré sur la cible placée entre un champ de maïs et la lisière d’une forêt. «Le gars n’est pas bien, il est conscient d’avoir commis une erreur», déclarait alors un agriculteur.

Le propriétaire du Franches-Montagnes était dubitatif: «Un cheval de 400 kilos est dix fois plus lourd qu’un sanglier et sa hauteur le dépasse de 1,20 mètre», remarquait-il. Le samedi soir fatidique, vers 23 heures, deux chevaux se trouvaient dans un pâturage d’estivage, à quatre kilomètres d’une ferme, sur les hauteurs de Porrentruy.

Le chasseur coupable a raconté sa bévue à un agriculteur.

Le chasseur coupable a raconté sa bévue à un agriculteur.

lematin.ch/Vincent Donzé

Quand ils abattent des sangliers qui font des dégâts dans les cultures, les chasseurs sont les amis des paysans. Mais là, le chasseur a tiré sans distinguer sa cible. «Ce n’est pas une balle perdue qui l’a tué: le chasseur a identifié notre cheval comme étant un sanglier», précisait le propriétaire du Franches-Montagnes d’un an et demi.

«Le chasseur était au bon endroit, mais il n’a pas fait la bonne manœuvre», résumait le propriétaire. Son retour était souhaité, mais le chasseur a raccroché son fusil pour le reste de la saison, avant de recevoir par ordonnance pénale une amende et des frais pour un total de 700 francs, une peine incluant la mise en danger de la vie d’autrui.

Il s’agissait d’une erreur d’ombre dans une nuit sans lune.

Il s’agissait d’une erreur d’ombre dans une nuit sans lune.

lematin.ch/Vincent Donzé

Dans la foulée, l’Office jurassien de l’environnement lui a interdit de chasser pendant trois ans, de 2022 à 2025. Cette sentence, le chasseur l’a contestée devant la Cour administrative, comme le révèle «Le Quotidien Jurassien». Son matériel était en ordre et il était sûr d’avoir identifié un sanglier: ce n’est pas volontairement qu’il a abattu un cheval.

Le chasseur a incriminé le canton: c’est lui qui a autorisé les tirs de nuit pour combattre la pléthore de sangliers, des tirs abolis après la mort du cheval. Las! La Cour administrative n’a fait qu’alourdir l’ardoise avec 1000 francs de frais de procédure.

Un cheval Franches-Montagnes est dix fois plus lourd qu’un sanglier.

Un cheval Franches-Montagnes est dix fois plus lourd qu’un sanglier.

lematin.ch/Vincent Donzé

Pour la Cour, le chasseur a fait feu sans savoir s’il s’agissait d’une laie avec des marcassins, d’un petit ou d’un gros sanglier. Comme l’a rapporté «Le Quotidien Jurassien», le fautif a contrevenu aux règles de prudence les plus élémentaires. Il n’était pas équipé de pare-balles et un chemin agricole se trouvait dans sa ligne de tir.

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