JuraUn squatteur automobile résiste aux autorités
Un opportuniste a placé ses voitures sans plaque sur une parcelle désaffectée, face à la gare de Porrentruy. Leur évacuation est aux frais du propriétaire.

Un bric-à-brac de voitures sans plaque, Peugeot, Audi ou BMW, stockées derrière une barrière, c’est la vision offerte face à la gare de Porrentruy, sur une parcelle privée. Ce n’est pas la faute du propriétaire, bien au contraire: «Le Quotidien Jurassien» a révélé qu’un squatteur occupe le terrain.
Utilisés un temps par les cars postaux d’une entreprise de transports, les anciens entrepôts ATA appartiennent désormais à une société immobilière. L’occupant, D. M., est âgé de 64 ans. Cet Ajoulot têtu était actif dans la création, la fabrication et la vente d’accessoires pour l’automobile, avant de faire faillite. D. M. se croit tellement chez lui chez ATA qu’il a changé les cylindres du bâtiment, précise le quotidien.
Blocs de béton
Ce capharnaüm dure depuis des années. Rien ne l’a limité, pas même la pose de barrières et de blocs en béton en 2019. Pour évacuer ces encombrements, nettoyer et sécuriser le site, le propriétaire a déjà déboursé 50’000 francs, frais d’avocat compris.
En 2020, le propriétaire a reçu l’ordre des autorités cantonales de nettoyer sa parcelle. Montant de la facture: 4000 francs. Pour des prunes: le squatteur est revenu déposer autant de matériel qu’auparavant, une nouvelle fois débarrassé moyennant 5000 francs…
Station de lavage
L’occupation a commencé en 2011, après l’acquisition de ce terrain par la société «Rochette investissements». D. M. a demandé et obtenu de pouvoir démonter et récupérer une ancienne station de lavage, pour son usage personnel. Un accord de démontage largement abusé.
Désireuse d’implanter trois immeubles pour une cinquantaine de logements, la société «Rochette investissements» dispose d’un permis de construire depuis plusieurs années. Les travaux préparatoires viennent de commencer: la construction du premier immeuble doit démarrer le mois prochain. Un premier bâtiment devrait être terminé dans 18 mois.
Aucun secours
Comme l’a rapporté «Le Quotidien Jurassien», seul le propriétaire peut obtenir l’expulsion du squatteur. Un avocat a été mandaté, mais les frais seront à la charge du mandataire. L’ouverture du chantier règlera-t-il le problème? C’est l’espoir du propriétaire, la Municipalité de Porrentruy ne lui est d’aucun secours: une amende de 5000 francs a certes été infligée à l’occupant pour infraction au règlement communal sur les déchets, mais elle est contestée devant la justice.
Le Ministère public vient de condamner D. M. à une peine de 60 jours-amendes, sans sursis, pour violation de domicile et contrainte, par le fait d’avoir pris possession de cette parcelle et de l’avoir encombrée, mais le squatteur peut encore s’opposer à cette décision.