FranceIls feront 15 ans de prison pour avoir violenté un retraité faussement riche
En 2019, les deux compères avaient, un soir de beuverie, séquestré et brutalisé un octogénaire en Lozère, persuadés qu’il possédait un magot dans un coffre.

Deux hommes ont été condamnés mercredi par la Cour d’assises de la ville de Mende (photo), en Lozère, à 15 ans de réclusion criminelle, assortis d’une peine de sûreté de 7 ans et demi et d’une injonction de soins.
Photo d’illustration/PixabayDeux hommes ont été condamnés mercredi à 15 ans de prison par la Cour d’assises de la Lozère pour avoir séquestré et violenté sans retenue un octogénaire pour un magot imaginaire, une violence rare dans un département réputé tranquille.
Sébastien Pastot, un maçon de 34 ans originaire du nord de la France, et Franck Théobald, un Gardois de 39 ans avaient réitéré leurs aveux mercredi matin, au troisième et dernier jour de leur procès.
En début de soirée, ils ont été reconnus coupables d’avoir, dans la nuit du 28 au 29 janvier 2019, séquestré et volé de l’argent et divers objets, avec l’aide d’une arme, à Denys Tichit, un ancien ingénieur de 81 ans qui vivait dans une maison isolée à Chastel-Nouvel, un village situé à cinq kilomètres sur les hauteurs de Mende.
Et ils ont été condamnés à 15 ans de réclusion criminelle, assortie d’une peine de sûreté de 7 ans et demi et d’une injonction de soins.
L’avocat général, Vincent Blériot, s’était montré moins sévère en requérant une peine de 13 ans de prison pour les deux hommes qui encouraient une peine maximale de 30 ans de réclusion.
Encagoulés, armés et alcoolisés
«Les parties civiles sont satisfaites car c’est une peine adaptée aux actes perpétrés», a réagi Me Jean-Philippe Galtier, avocat de Florence Tichit, l’une des deux filles de la victime.
La sanction est jugée «un peu élevée» par l’avocate de Franck Théobald, Me Hélène Mordacq, et «importante» pour celui de Sébastien Pastot, Me Cédric Galandrin. Les deux avocats ont indiqué qu’ils mettraient à profit le délai de 10 jours dont ils disposent pour réfléchir à un éventuel appel.
La culpabilité des deux hommes faisait peu de doutes tant les deux compagnons de beuverie à Mende avaient laissé de traces de leur passage, ce qui avait permis leur arrestation deux mois plus tard.
Interrogés mercredi matin, ils avaient reconnu avoir organisé ensemble cette expédition chez Denys Tichat, expliquant s’être persuadés que le retraité, chez qui Sébastien Pastot avait réalisé des travaux quelques mois plus tôt, détenait des milliers d’euros dans un coffre-fort.
Encagoulés, armés et très alcoolisés, selon leurs dires, les deux hommes ont sorti l’octogénaire de son lit, aux alentours de minuit. Sous la menace d’un fusil, ils lui ont asséné des coups de crosse, de poing et de pied, l’ont traîné au sol et ligoté pour qu’il leur révèle où il cachait son argent.
Tout ça pour une soixantaine d’euros et quelques bouteilles
Malgré ses protestations, ils se sont acharnés sur le vieil homme, qui ne possédait pas de coffre-fort, avant de repartir en n’emportant qu’une soixantaine d’euros et quelques bouteilles d’alcool.
Pour le vieil homme, la «souffrance» endurée cette nuit-là a été terrible et les séquelles demeurent importantes, puisqu’il «ne reconnaît plus personne» et vit désormais dans une maison de retraite, a souligné dans sa plaidoirie un autre avocat des parties civiles, Me Alain Dibandjo.
Bien qu’ils aient exprimé des regrets et qu’ils vivaient à l’époque dans une certaine précarité sociale, Sébastien Pastot et Franck Théobald «avaient les clés pour s’en sortir» et étaient «parfaitement libres de ne pas former ce duo criminel», avait souligné l’avocat général dans son réquisitoire.