Conflit: La Russie intensifie ses frappes sur l’est de l’Ukraine

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ConflitLa Russie intensifie ses frappes sur l’est de l’Ukraine

Malgré un troisième jour de suite sans couloir humanitaire, mardi, Moscou a déclaré avoir mené une dizaine de frappes dans l’est de l’Ukraine et accusé les Occidentaux de vouloir «faire durer» le conflit.

À Marioupol, les combats se concentrent autour du complexe métallurgique d’Azovstal, où sont retranchés des combattants ukrainiens, à qui Moscou a demandé de rendre les armes.

À Marioupol, les combats se concentrent autour du complexe métallurgique d’Azovstal, où sont retranchés des combattants ukrainiens, à qui Moscou a demandé de rendre les armes.

via REUTERS

À l’aide de «missiles de haute précision», les forces aériennes russes ont «neutralisé treize places fortes» de l’armée ukrainienne, a affirmé le ministère russe de la Défense, en appelant à la reddition de «tous les militaires ukrainiens». De leur côté, les autorités locales ont appelé les habitants à fuir cet «enfer», malgré l’absence de couloirs humanitaires.

Ces dernières semaines, après avoir échoué à prendre le contrôle de la région de Kiev, la campagne militaire russe s’est réorientée sur le bassin du Donbass, partiellement contrôlé par des forces séparatistes prorusses depuis 2014.«Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, pour laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l’ensemble de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive», a déclaré, lundi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu’ici, nous combattrons. Nous nous défendrons!»

Mardi, l’état-major russe a affirmé avoir frappé «60 installations militaires de l’Ukraine», dont trois points de commandements, et deux entrepôts de missiles Totchka-U. Selon un haut responsable américain du département de la Défense, la Russie a augmenté de «onze bataillons» en une semaine sa présence militaire dans l’est et le sud de l’Ukraine, portant à 76 le total de bataillons dans le pays.

«Partez!»

À Kramatorsk, la capitale du Donbass, les autorités locales ont appelé la population civile à évacuer. «Partez!» a ordonné le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, mardi, à ses concitoyens. «Des milliers d’habitants de Kreminna (à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Kramatorsk, ndlr) n’ont pas eu le temps de partir et maintenant, ils sont otages des Russes.»

Dans la région voisine de Donetsk, les Russes bombardent «en direction de Mariïnka, Otcheretyne et Avdiivka», a signalé, mardi, son gouverneur, Pavlo Kyrylenko, sur Telegram. «La situation sur le front est difficile mais contrôlée», a-t-il assuré. Et faute d’accord avec les Russes, selon la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, aucun couloir d’évacuation de civils n’a pu être organisé, mardi, à travers le pays, et ce pour la troisième journée consécutive. Ni dans ces régions de l’est, ni à Marioupol, port stratégique sur la mer d’Azov, assiégé depuis début mars par les troupes russes.

Nouvel appel à se rendre

Dans cette ville du sud-est, où les autorités ukrainiennes craignent la mort de 20’000 à 22’000 civils, les combats se concentrent autour du complexe métallurgique d’Azovstal. Des combattants ukrainiens y sont retranchés, mais aussi «au moins 1000 civils, la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées, dans les abris souterrains» de l’usine, a affirmé, mardi, le Conseil municipal de Marioupol.

La Russie, qui a appelé, mardi, les défenseurs de Marioupol à cesser «leur résistance insensée» après un premier ultimatum, dimanche, est déterminée à s’emparer de la ville. Sa prise permettrait aux forces russes de consolider leurs gains territoriaux côtiers le long de la mer d’Azov, en reliant le Donbass à la Crimée, que Moscou a annexée en 2014, et de libérer des troupes pour d’autres opérations.

La Russie accuse l’Occident de «faire durer» les hostilités

(AFP)

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