Parlement – Le National veut interdire les fourrures d’animaux maltraités

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ParlementLe National veut interdire les fourrures d’animaux maltraités

À une large majorité, les parlementaires ont soutenu la motion de Matthias Aebischer (PS/BE) visant à durcir la législation sur les produits de pelleterie. Contre l’avis du Conseil fédéral, qui trouve que la Suisse en fait déjà assez.

Eric Felley
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Eric Felley
La production des fourrures dans le monde est souvent en contradiction avec la loi suisse sur la protection des animaux.

La production des fourrures dans le monde est souvent en contradiction avec la loi suisse sur la protection des animaux.

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Par 144 voix contre 31 (quelques PLR et du Centre) le Conseil national accepté lundi une motion de Matthias Aebischer (PS/BE) qui demande que la Suisse renonce à importer des produits de pelleterie (fourrures) lorsque les animaux utilisés font l’objet de maltraitance. C’est une belle victoire pour le socialiste, qui a même reçu le soutien de la plupart des élus de l’UDC.

Dans sa motion, le Bernois décrit les méthodes de production peu glorieuses de cette industrie mondiale: «Le piège à mâchoires, le collet ou encore le piège assommoir, ainsi que l’élevage d’animaux à fourrure dans des cages étroites au sol grillagé répondent clairement aux critères de mauvais traitements énoncés dans la loi sur la protection des animaux. Aux atroces souffrances des animaux vient s’ajouter le fait que de plus en plus, ils ne sont pas assez, voire pas du tout sédatés avant la mise à mort et donc dépouillés à vif. Ces méthodes, tout à fait usuelles, vont ainsi à l’encontre des valeurs fondamentales de la population suisse».

Lacunes dans la mise en œuvre

Il constate qu’en 2013, l’ordonnance sur la déclaration des fourrures est entrée en vigueur «dans le but d’endiguer les importations et de permettre au consommateur de faire un choix en toute connaissance de cause lorsqu’il achète un produit. Néanmoins, à la suite des défauts matériels et des graves lacunes dans sa mise en œuvre, l’ordonnance ne crée pas la transparence requise».

Déjà «des standards très élevés»

Pour le Conseil fédéral, il faut laisser du temps au système actuel, voire l’adapter, mais l’interdiction d’importer des fourrures pourrait mettre la Suisse en délicatesse auprès de l’Organisation mondiale du commerce. Le chef du Département de l’intérieur, Alain Berset, a défendu les efforts faits en Suisse: «Nous essayons depuis des années - et nous nous donnons beaucoup de peine pour cela - de mettre en place un système de contrôle qui soit efficace et de faire en sorte que ce qui peut entrer dans notre pays respecte des standards très élevés. Toutefois, nous ne pouvons pas non plus complètement exclure qu’il y ait des problèmes. Nous avons beaucoup de respect devant les conséquences d’une prohibition, car il pourrait en résulter des contournements de la réglementation ou des importations illégales.»

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