Italie: Draghi compte ses troupes, les manoeuvres ont commencé

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ItalieDraghi compte ses troupes, les manœuvres ont commencé

Le chef du gouvernement italien, dont la démission a été refusée, cherche à déterminer si son exécutif peut encore avoir la confiance du parlement mercredi prochain.

Une semaine intense attend Mario Draghi.

Une semaine intense attend Mario Draghi.

AFP

Mario Draghi, qui a voulu démissionner jeudi soir après la non-participation du Mouvement 5 Étoiles (M5S) à un vote de confiance demandé par le gouvernement, a été «invité à se présenter devant le parlement (…) afin qu’ait lieu une évaluation de la situation», a annoncé la présidence. Le chef du gouvernement italien devant se rendre lundi et mardi à Alger, cette confrontation avec les élus est prévue pour mercredi prochain.

D’ici-là, un décompte frénétique des troupes soutenant Draghi ou au contraire souhaitant des élections a débuté dès jeudi soir. D’une part le Parti démocrate (PD, centre-gauche) et Matteo Renzi, ancien Premier ministre et chef du petit parti centriste IV, tentent par tous les moyens de convaincre Draghi de rester à la tête du gouvernement jusqu’aux élections prévues en début d’année prochaine. «Je suis furieux contre le M5S, je ne veux même pas leur parler», a tonné Renzi.

«Maintenant il nous reste cinq jours de travail pour que le Parlement confirme la confiance au gouvernement Draghi et que l’Italie sorte de ce dramatique développement», a écrit de son côté Enrico Letta, chef du PD sur Twitter. En toile de fond, la crainte des dirigeants de gauche et centristes de devoir affronter des élections anticipées pour lesquelles tous les sondages donnent la droite largement gagnante.

La droite hésite

Une droite qui, malgré tout, hésite car elle divisée. Les partis de la majorité gouvernementale, Forza Italia de Silvio Berlusconi et la Ligue de Matteo Salvini, sont tentés d’aller aux urnes. Mais ils auraient du mal à expliquer à leur électorat le refus de voter la confiance au gouvernement Draghi alors que l’Italie affronte l’inflation, le Covid ou la guerre en Ukraine et ses conséquences. Le parti Fratelli d’Italia (FDI, extrême droite), dans l’opposition, pousse en revanche de toutes ses forces pour obtenir des élections anticipées.

Une victoire de la droite serait assurée lors d’un tel scrutin mais seulement si elle est unie. Or, le sort même du gouvernement Draghi les divise, de sorte que la décision est tout sauf acquise. «Des élections anticipées raccourciraient une campagne électorale qui serait sans ça douloureusement longue et empêcherait le gouvernement de travailler», estime Lorenzo Codogno, ex-économiste en chef du Trésor italien et professeur invité à la London School of Economics.

Et le Mouvement 5 Étoiles, à l’origine de la crise, dans tout ça? Rien n’a filtré officiellement sur la réunion de leur Conseil national, qui s’est tenu tard jeudi soir. Giuseppe Conte, le prédécesseur de Draghi à la tête du gouvernement et actuel chef du M5S, a simplement dit: «On a discuté, nous avons pris acte de la démission de Draghi et nous continuerons à discuter demain». «La Stampa» écrit pour sa part qu’il y a eu «des moments de grandes tensions» pendant cette réunion de presque trois heures. «Il vaut mieux qu’on dorme dessus sinon ça va mal se terminer», a confié un des participants, selon le quotidien.

(AFP)

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