Basketball – Aux JO de Paris, la salle de basket de la discorde

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BasketballAux JO de Paris, la salle de basket de la discorde

Le Parc des expositions de la Porte de Versailles, qui devrait accueillir la compétition de basketball lors des Jeux olympiques de 2024, est un lieu jugé inapproprié par bon nombre de figures du milieu. 

Evan Fournier n’a pas masqué son agacement face au choix de la salle qui devrait accueillir le basket aux Jeux de Paris.

Evan Fournier n’a pas masqué son agacement face au choix de la salle qui devrait accueillir le basket aux Jeux de Paris. 

AFP

Depuis plusieurs jours, les critiques pleuvent sur le choix de la salle au Parc des expositions de la Porte de Versailles, pour accueillir le tour préliminaire de basket pour les JO de Paris-2024. Une polémique que peinent à éteindre les organisateurs.

Le climat s’est récemment tendu entre les stars de l’équipe de France, vice-championne olympique de basket, comme Evan Fournier ou Rudy Gobert, la Fédération internationale (Fiba) et les organisateurs de Paris-2024.

La raison? La salle sensée accueillir le tour préliminaire du basket dans deux ans pour les JO de Paris, un des halls du Parc des Expositions, est un endroit totalement inadapté à un tel événement, selon les joueurs qui y décèlent un manque de respect à l’égard de leur discipline.

«Comment peut-on accepter de voir le basket, le sport collectif le plus populaire aux JO, être envoyé dans le parc expo? Plafond trop bas, salle pas adaptée», a tweeté Evan Fournier, l’arrière des New York Knicks, le 16 mars. Quatre jours plus tard, le pivot des Utah Jazz, Rudy Gobert, ironisait lui sur la hauteur de la salle: «Je ne vais pas jouer dans une salle où je me cogne la tête quand je shoote, donc ça n’a pas de sens.»

«Jeux au rabais»

Une colère, presque une fronde, relayée par un ancien ministre des Sports, David Douillet le 19 mars sur RMC: «C’est un manque de respect total, ça me rend dingue! (…) Je trouve ça dingue qu’on fasse des Jeux au rabais.» Des sorties qui n’ont pas forcément été bien accueillies à Paris-2024.

«La sortie de Fournier c’est le contraire de ce que les Jeux représentent. La force des Jeux c’est la diversité des Jeux, c’est parce qu’il y a le tir à l’arc autant que le basket. Chacun doit faire des concessions», estime une source proche du mouvement olympique.

Le choix du hall 6 du parc des Expos pour la phase préliminaire – la phase finale étant prévue à l’Accor Hotel Arena – n’est pourtant pas nouveau.

Si originellement le tour préliminaire du basket était prévu à l’Arena de la Porte de la Chapelle, le lieu a été déplacé au Parc des Expositions, en décembre 2020, dans le cadre d’une revue de projet modifiant quelque peu la carte des sites pour générer des économies.

Les organisateurs avaient donc validé le choix du Hall 6 du Parc des Expos, avec l’accord de la Fédération internationale de basket (Fiba) sous conditions.

«On a été très surpris par l’endroit», raconte toutefois une source proche de la Fiba. «Le pitch de Paris, c’était de nous dire: Oui, c’est particulier, mais on va mettre tous les moyens. On a dressé pour notre part une liste de conditions.»

«Il y avait certaines choses à régler, comme l’éclairage, la climatisation de la salle ou l’humidité qui pouvait toucher le parquet. Et depuis les organisateurs et la Fiba discutent régulièrement et règlent au fur et à mesure ces problèmes», confirme une source proche des organisateurs.

«Paris-2024 n’a pas tenu ses engagements»

Il semble toutefois que les relations entre la Fiba et Paris-2024 ne soient pas aussi fluides que cela. Certains au sein de la fédération internationale estiment que Paris-2024 n’a pas tenu ses engagements et que les problèmes sont loin d’être réglés, notamment sur la question de l’éclairage.

«On n’a reçu qu’une seule étude «lumières» qui n’est pas satisfaisante. On a accepté pendant 18 mois d’étudier la faisabilité de la chose, mais le travail ne s’est pas fait rapidement comme on le souhaitait, pas avec tous les moyens sur la table», regrette la source proche de la Fiba.

«Les études techniques sont en cours mais ce sera réglé. Cela prend du temps», nuance une source proche des organisateurs. En visite à Marseille, le patron du Cojo, Tony Estanguet, a assuré mardi, que «les choses avancent plutôt bien». Sauf que le temps commence à manquer et que l’impatience semble gagner la Fiba.

Vendredi, une réunion du board de la Fiba devrait leur permettre de se prononcer sur le choix de la salle, et décider si le Hall 6 du Parc des Expositions est convenable ou non. Si la Fiba décidait de le rejeter, les organisateurs se retrouveraient alors dans une situation délicate, puisque selon le directeur des sports du COJO, Jean-Philippe Gatien, interrogé par L’Equipe, il n’y a «aucune solution de repli».

(AFP)

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