Football: Le LS attaque sa semaine de vérité

Le 1er mai prochain, aux alentours de 18h20, un premier verdict tombera pour le Lausanne-Sport. Dans une semaine, le club vaudois n’aura, bien entendu, toujours pas la moindre garantie d’enchaîner un troisième exercice consécutif en Super League, mais, en revanche, il saura s’il possède encore une chance d’arracher la place de barragiste au FC Lucerne.

Pour que ce deuxième scénario – inimaginable il y a une quinzaine de jours seulement – se précise, le LS n’a d’autre choix que de ramener six points du Letzigrund et de la Swissporarena. Tout cela en espérant que Lucerne rentre, lui, bredouille de Bâle, ce dimanche. Un cas de figure idéal qui ne permettrait pas aux Lausannois de quitter le dernier rang mais qui le rapprocherait à une longueur seulement de la place de barragiste.

«En ce qui me concerne, seul le prochain match m’intéresse, insiste Alain Casanova. Et puis, quel que soit notre résultat contre Grasshopper, rien ne sera plié. Dans un sens ou dans l’autre.» Une façon logique d’enlever la pression sur une équipe qui donne enfin, depuis début avril, quelques signes encourageants de vraie révolte. Des progrès, tant au niveau de l’état d’esprit que dans la manière plus courageuse d’aborder les matches, qui ne sont pourtant pas encore suffisants pour que l’on puisse déjà considérer le LS comme un candidat crédible au maintien.

«Paradoxalement, je sentais davantage de pression sur nous il y a un mois, lorsque tout allait mal, qu’aujourd’hui où l’espoir d’un maintien est un peu plus fort», analyse Anel Husic. Tant mieux car le double défi qui attend les Vaudois reste a priori extrêmement compliqué à relever avec succès. Comment imaginer en effet qu’une équipe qui ne s’est imposée qu’à une seule reprise lors de ses quatorze premiers déplacements, cette saison, puisse réussir à cueillir deux victoires successives loin de ses bases?

Les plus optimistes - il y en a quand même quelques-uns - des supporters vaudois rétorqueront, à raison, que le parcours du GC de Giorgio Contini en 2022 est très loin d’être aussi convaincant que celui qui avait beaucoup séduit l’automne dernier. Et, surtout, que le rendement du néo-promu à domicile est plus qu’inquiétant. A tel point que les Zurichois n’ont plus quitté leur Letzigrund en vainqueurs depuis le 2 octobre dernier.

Dans un tel contexte, les pronostiqueurs prudents opteront pour un partage équitable des points qui satisferait beaucoup plus Giorgio Contini qu’Alain Casanova. Car s’il veut déjà prolonger un peu plus longtemps le suspense et faire du rendez-vous du 1er mai à Lucerne un passionnant duel à six points, le technicien français sait mieux que personne que son équipe n’aura d’autre choix que de l’emporter. Et pour y parvenir, elle devra prendre des risques afin de marquer plusieurs buts. Les chiffres, implacables, disent en effet clairement que la défense vaudoise n’est pas un modèle d’étanchéité, elle qui n’est parvenue jusque-là qu’à une seule et unique reprise (à St-Gall le 21 novembre dernier) à garder sa cage inviolée.

Un blanchissage d’autant plus compliqué à renouveler que la lanterne rouge alignera probablement au Letzigrund un trio inédit en défense. En raison des blessures de Grippo et de Koné et de la suspension de Poundjé, Casanova n’aura d’autre choix que de faire confiance à Zohouri, Husic et Monteiro pour protéger Thomas Castella. Puis, de l’autre côté du terrain, d’espérer que l’incroyable série de l’excellent Zeki Amdouni (huit buts lors des cinq derniers matches) se prolonge encore un peu.