Beuveries et obsèques royales – Downing Street contraint de s’excuser auprès d’Elizabeth II

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Beuveries et obsèques royalesDowning Street contraint de s’excuser auprès d’Elizabeth II

Le scandale des réunions alcoolisées en plein confinement oblige le cabinet du Premier ministre britannique à s’excuser auprès d’Elizabeth II. À la même période, la reine enterrait son époux.

La disgrâce met le 10, Downing Street, dans l’embarras…

La disgrâce met le 10, Downing Street, dans l’embarras…

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Des pots de départ arrosés, en plein confinement et deuil national: Downing Street s’est excusé, vendredi, auprès d’Elizabeth II pour des fêtes organisées alors que la reine s’apprêtait à enterrer son époux, conclusion humiliante d’une semaine de révélations désastreuses pour Boris Johnson.

C’est l’une des images symboles de la rigueur des confinements au Royaume-Uni: la reine nonagénaire, toute de noire vêtue jusqu’au masque, assise seule dans la chapelle du château de Windsor, lors des funérailles du prince Philip.

Une trentaine de fêtards

Jusqu’au petit matin, ce 17 avril 2021, des collaborateurs de Downing Street – sans le Premier ministre – fêtaient le départ de deux membres de l’équipe, selon «The Telegraph», le directeur de la communication James Slack, depuis rédacteur en chef adjoint du tabloïd «The Sun», et un photographe personnel de Boris Johnson.

Les fêtards, une trentaine, s’étaient rejoints dans les jardins de la résidence officielle, d’après le quotidien proche du pouvoir. Une personne avait été envoyée dans un supermarché acheter des bouteilles de vin qu’elle a ramenées à Downing Street, dans une valise, précise-t-il.

«Il est profondément regrettable que cela ait eu lieu à une période de deuil national et le 10, Downing Street, a présenté des excuses au palais», a déclaré un porte-parole de Boris Johnson. À l’époque, les rencontres en intérieur étaient interdites, les Britanniques ne pouvant se retrouver qu’à six au maximum à l’extérieur.

Excuses humiliantes pour BoJo

Ces excuses adressées par la voie officielle sont particulièrement humiliantes pour le dirigeant conservateur, désormais ouvertement critiqué dans sa majorité et confronté à sa pire crise depuis son arrivée au pouvoir. James Slack a aussi présenté des excuses «sans réserve pour la colère et la peine occasionnées». Boris Johnson, 57 ans, n’était pas présent et se trouvait, selon un porte-parole cité par le «Telegraph», à Chequers, résidence de campagne des chefs de gouvernement britannique.

Mais ces nouvelles révélations enfoncent encore davantage le dirigeant conservateur qui, cas contact Covid, n’a plus été vu en public depuis son mea culpa, mercredi, au Parlement, pour sa présence à une de ces fêtes, en mai 2020. Il avait affirmé avoir alors pensé qu’il s’agissait d’une réunion de travail. Désormais très affaibli dans les sondages, qu’il a longtemps survolés après son arrivée triomphale au pouvoir, en juillet 2019, il bataille aujourd’hui pour son maintien à la tête du gouvernement.

«La reine était assise seule, en deuil, comme tant d’autres à l’époque, affectés par le traumatisme personnel et le sacrifice, afin de respecter les règles dans l’intérêt national», a dénoncé sur Twitter Angela Rayner, la cheffe adjointe du Labour, principale formation d’opposition.

Ces fêtes provoquent aussi la colère des proches de victimes du Covid-19, qui a fait plus de 150’000 morts au Royaume-Uni. L’association Bereaved Families for justice y voit un «dédain total pour le public».

Entre lettres de défiance et enquête

(AFP)

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