FootballSilence, les pépites jouent!
En lever de rideau de la Ligue des champions, les jeunes de Young Boys se sont inclinés 3-0 contre l’Atalanta Bergame en Youth League. Dans une ambiance studieuse pour les recruteurs.


C’est au centre d’entraînement de l’Atalanta Bergame, dans un relatif anonymat, que les M19 de Young Boys se sont confrontés à l’Atalanta.
DRAtalanta Bergame 3-0 Young Boys. Ceci n’est pas un pronostic. Encore moins un souhait. Même si tout cela pourrait bien se répéter en fin de journée, au Gewiss Stadium. En attendant, mercredi après-midi, c’est sur ce score que les deux équipes de M19 de ces clubs respectifs se sont quittées au Centro Sportivo Bortolotti, à une vingtaine de kilomètres de la Città Bassa, la partie basse de la ville de Bergame, plus moderne que sa Città Alta et son centre historique.
C’est ainsi que se déroule la Youth League, la Ligue des champions des jeunes, déjà implantée depuis 2013 dans le paysage. Quand les grands participent, les jeunes ont droit aussi à leur expérience européenne. Même s’il faut les tenir éloigner des enceintes dans lesquelles se dispute la "vraie" C1. Le lever de rideau n’est plus vraiment ce qu’il était. Ce n’est qu’un amuse-bouche pour les gens que cela intéresse.
Sous les yeux des recruteurs
Et à vrai dire, pas grand monde. À Bergame, les places étaient de toute façon comptées. Pas de supporters, encore moins des familles. La seule tribune de ce modeste terrain d’entraînement est dédiée essentiellement aux recruteurs ou aux scouts en tout genre. Tant pis pour l’ambiance. Dans ce contexte, on est plus dans l’idée "Silence, les pépites jouent".
Il y a là quelque chose de pesant, d’inhabituel. Les seuls sons que l’on perçoit sont ceux des cahiers grattés par les stylos des uns et des autres. On soupçonne que Chelsea a son dénicheur de talents pour le marché transalpin dans les gradins. Il discute en italien, mais la coque de son téléphone dédiée aux Blues peut le trahir.
À vrai dire, on imagine bien que tous les grands clubs européens sont représentés. Et que les gamins qu’ils voient sur la pelouse n’ont déjà plus beaucoup de secrets pour eux. Ils connaissent forcément les années de naissance de chacun, et donc le potentiel qu’ils peuvent vendre à leur club: les plus âgés sont nés en 2002, mais Young Boys se permet même de faire entrer un 2005, le Fribourgeois Tom Murith.
En fait, c’est le terrain qui brise le silence. Ce sont les joueurs qui parlent, interpellent et encouragent. À YB, comme chez les grands, le bilinguisme fait partie du paysage. Le capitaine Aurèle Amenda (18 ans) est Biennois. Ses consignes sont doubles: «On reste! Wir bleiben!» balance-t-il à son bloc-équipe. Le portier Abdullah Laidani, lui, s’adapte: aux Romands, il s’adresse en français. Pour les autres, il ne déroge pas aux Bärndütsch. Et la troupe se porte bien ainsi, sous les yeux de leurs dirigeants, accoudés aux balcons au-dessus des vestiaires.
Shakur Omar, futur Kulusevski?
La communication n’est donc pas un problème. Mais elle n’empêche pas la défaite. Car l’Atalanta, encore plus chez les jeunes, est une équipe redoutable. On lui reconnaît un travail particulièrement probant dans la formation. Son équipe M19 évolue comme la première: en 3-4-2-1, ou 3-4-1-2, avec des défenseurs centraux qui n’hésitent pas à apporter le surnombre et des extérieurs hyperoffensifs. C’est d’ailleurs sur un superbe coup franc de son élément placé à droite, Andrea Oliveri, qu’elle a ouvert le score.

L’Atalanta inscrit le 1-0, et célèbre son but.
DREt la Dea est également réputée pour dénicher des talents à l’étranger et les faire éclore chez elle. Elle l’a fait avec Dejan Kulusevski, Suédois arrivé à 16 ans et désormais à la Juventus. Cela pourrait se répéter avec un compatriote: l’auteur du 2-0 est un certain Shakur Omar, 17 ans, et arrivé en Lombardie il y a trois ans. Nul doute que sur les calepins des recruteurs, son nom a été encadré et surligné.