Football: «Après tout ce qu’on a traversé…»

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Football«Après tout ce qu’on a traversé…»

Stade Lausanne Ouchy a surmonté les épreuves et les deuils, le voilà en Super League. Ses longues célébrations mardi soir étaient dirigées vers les absents.

Florian Vaney
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Florian Vaney
Le bonheur de Stade Lausanne.

Le bonheur de Stade Lausanne.

Jean-Luc Auboeuf

D’abord, il a fallu se faire un peu de place parmi les centaines de spectateurs descendus sur le terrain à l’heure des festivités de la promotion. Ensuite, l’étape était au changement de maillot. Se débarrasser de la tunique rouge et humide qui a terrassé le FC Sion pour enfiler un t-shirt noir floqué d’une phrase lourde de signification: «L’histoire pour ceux qui nous sont chers». Enfin, l’hommage a pu prendre la forme de ce chant enthousiaste que les joueurs de Stade Lausanne Ouchy hurlent d’habitude dans la proximité du vestiaire. «Shalalalalala, c’est pour Elia!» cette fois entonné à même le terrain. Un peu plus fort sans doute. Un peu plus en connexion avec l’homme en question, aussi.

Elia, c’est donc Elia Alessandrini, leur ancien coéquipier décédé en décembre. Durant l’entier du second tour, les Stadistes se sont échauffés avant leurs matches avec un maillot à son effigie. Mardi, une fois l’ascension dans l’élite actée, il était impossible de converser avec un Stadiste sans que celui-ci ne fasse instantanément référence au grand absent de ce jour de gloire.

Coéquipier modèle

«Il avait toujours les bons mots, il trouvait sans cesse ce qu’il fallait dire au bon moment… C’était un coéquipier modèle. Cette promotion, c’est aussi sa promotion», louait Mergim Qarri. Remercié pour avoir atteint le marque des cent matches avec le SLO avant la rencontre, excellent avant d’être remplacé à l’heure de jeu (quelle ouverture sur le 2-1!) l’habile milieu de terrain se devait aussi de récolter les lauriers. «Quand on sait d’où je viens, qu’on ne m’a jamais rien offert, que j’ai toujours dû me battre pour avancer, cette montée en Super League a vraiment un goût particulier», savoure l’ancien junior du Servette. En en revenant toujours à l’essentiel: «Après tout ce qu’on a traversé… Ce qui nous arrive est incroyable.»

Tout, c’est avant tout le deuil. D’Elia Alessandrini. Mais aussi de Karim Gazzetta, passé par le SLO et disparu en novembre. Et de la femme de Dalibor Stevanovic, entraîneur assistant de l’équipe, elle aussi décédée en novembre. «Faire face, ça a été dur. Notre début d’année était d’ailleurs chaotique.» Du chaos a émergé la lumière. Jamais le SLO n’a douté durant les 180 minutes de son barrage face à Sion. Pour la première fois de son histoire pas comme les autres, il goûtera à la Super League à la reprise.

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