Armement: La Corée du Nord tire un projectile non identifié

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Corée du NordUn tir de missile mer-sol balistique attise les tensions

Trois jours après le lancement d’un missile, Pyongyang a effectué un nouveau tir samedi, alors que Washington s’attend à un essai nucléaire.

Il s’agit de la 15e démonstration de force de Pyongyang cette année.

Il s’agit de la 15e démonstration de force de Pyongyang cette année. 

AFP

La Corée du Nord a tiré samedi un missile mer-sol balistique, a annoncé l’état-major de l’armée sud-coréenne. Ce lancement est survenu quelques heures après la mise en garde des Etats-Unis sur la possibilité d’une reprise des essais nucléaires par Pyongyang dans les prochaines semaines. Il s’agit de la 15e démonstration de force cette année pour ce pays doté de l’arme nucléaire qui a aussi lancé un missile balistique intercontinental pour la première fois depuis 2017.

Ce nouveau lancement intervient avant l’entrée en fonction mardi du nouveau président sud-coréen Yoon Suk-yeol et accentue les craintes d’une escalade. «Nos militaires ont détecté vers 14h07 (03h07 en Suisse) qu’un missile balistique de courte portée présumé être un SLBM a été tiré depuis la mer au large de Sinpo, Hamgyong du Sud», a déclaré samedi l’état-major de l’armée sud-coréenne dans un communiqué.

Biden au Japon et en Corée du Sud

Sinpo est une importante base navale de Corée du Nord. Des images satellite ont pu y montrer dans le passé la présence de sous-marins. Selon les garde-côtes japonais, qui citent leur ministère de la Défense, Pyongyang a lancé un objet «susceptible d’être un missile balistique».

La semaine dernière, à l’occasion d’un grand défilé militaire, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un s’est engagé à développer ses forces nucléaires «le plus rapidement possible». Il a mis en garde contre d’éventuelles frappes «préventives», évoquées par le futur président sud-coréen, Yoon Suk-yeol.

Le président américain Joe Biden doit se rendre ce mois-ci au Japon et en Corée du Sud, où les inquiétudes à propos de Pyongyang seront au menu des discussions. Le denier tir de missile pourrait être lié à cette visite ou à l’investiture mardi de M. Yoon, qui a promis une ligne inflexible face au Nord. «Au lieu d’accepter les invitations au dialogue, le régime de Kim semble préparer l’essai d’une ogive nucléaire tactique», avance Leif-Eric Easley, professeur à l’université Ewha de Séoul.

Course à l’armement

La Corée du Nord avait mené six essais nucléaires avant d’engager une diplomatie de haut rang avec les Etats-Unis, le président américain de l’époque Donald Trump rencontrant quatre fois Kim Jong Un. «Un septième essai nucléaire serait le premier depuis septembre 2017 et alimenterait les tensions sur la péninsule coréenne, ce qui accroîtrait les dangers d’erreur de calcul et de mauvaise communication entre le régime de Kim et la future administration Yoon», a ajouté Leif-Eric Easley.

La Corée du Sud possède une capacité d’armements conventionnels supérieure à celle de son voisin du Nord. Et Yoon a demandé le déploiement d’un plus grand nombre de moyens militaires américains. Séoul a testé en 2021 son propre missile mer-sol balistique, devenant l’un des rares pays à maîtriser cette technologie. Elle a aussi dévoilé un missile de croisière supersonique, soulignant une course à l’armement dans la péninsule.

Mercredi, Pyongyang a lancé ce que Séoul et Tokyo ont décrit comme un missile balistique, mais les médias d’Etat nord-coréens, qui rapportent d’ordinaire les essais d’armement, n’en ont pas parlé.

(AFP)

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