Neuchâtel: Léon le paon est privé de sortie

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NeuchâtelLéon le paon est privé de sortie

L’oiseau devenu un emblème du village de La Sagne n’a plus de droit d’aller et venir à sa guise.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Le paon Léon ne peut plus franchir de barrière. à La Sagne.

Le paon Léon ne peut plus franchir de barrière. à La Sagne.

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Léon le Paon, c’est «notre petite mascotte du village», selon les termes d’une résidente de La Sagne, une commune rurale de mille habitants située dans les Montagnes neuchâteloises, à 1113 mètres d’altitude. Problème, l’oiseau bleu n’a pas fait que se percher sur la fontaine: sa présence sur la route cantonale a été signalée, si bien que le Service neuchâtelois de la consommation et des affaires vétérinaires est intervenu.

Après plusieurs contrôles, son propriétaire, Claude Saisselin, a obéi à contrecœur: Léon est désormais maintenu dans la grange. Une détention qui a ému la voisine Miryam Burgat, auteure d’une pétition en ligne intitulée «Sauvons Léon le paon!»

Qu’à sa tête

«Claude adore les animaux et il en prend soin», plaide sa tante Marie-Louise. Son paon, Claude Saisselin l’a acheté pour son fils, mais au fil des ans, l’oiseau a gagné en indépendance, au point de n’en faire qu’à sa tête: «Je n’avais plus à m’en occuper», remarque son propriétaire.

À La Sagne, Léon n’a pas de compagne, ce qui contrevient aux règles élémentaires. «Je n’ai qu’un paon, mais j’ai de la volaille pour lui tenir compagnie: des poules, des canards…», argumente Claude Saisselin. On lui a dit qu’avec une femelle, Léon deviendrait agressif.

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«Léon n’est pas heureux enfermé», plaide son propriétaire. Chef du Service de la consommation et des affaires vétérinaires, le vétérinaire cantonal Pierre-François Gobat est soumis au secret de fonction: il n’émet aucun commentaire sur ce dossier particulier. Selon le voisinage, ses inspecteurs sont venus à plusieurs reprises observer les conditions d’habitation des volailles et des lapins de Claude Saisselin.

«Ils ont constaté que le paon se baladait en liberté dans le jardin et les champs», rapporte Miryam Burgat. Cette voisine s’est informée: les inspecteurs ont ordonné au propriétaire de Léon de le mettre dans une cage aux dimensions adéquates pour son espèce, faute de quoi «le paon lui serait retiré ou il devrait le vendre».

«C’est une incompréhension, ce paon ne dérange personne», soutient Miryam Burgat dans sa pétition. «Il va se percher dans un arbre en été pour y passer la nuit et il dort dans sa grange l’hiver pour se protéger du froid», rapporte-t-elle.

Chez les enfants

«Ce paon est aimé de tous dans le village, il crée l’émerveillement chez les enfants et les gens s’arrêtent pour le prendre en photos», poursuit Miryam Burgat. Claude Saisselin se sent pris en grippe: «On m’a reproché de ne pas mettre une mare assez grande à disposition de mes canards», soupire-t-il.

Quand les inspecteurs ont débarqué un vendredi, il était au travail: «Ce n’était pas le meilleur jour car je nettoie le domaine le samedi-dimanche…», observe Claude Saisselin, occupé en semaine dans un emploi de conciergerie. Son opinion est faite: Léon devrait pouvoir vivre libre dès le printemps prochain, même si le renard n’est jamais loin…

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