FootballLes arbitres de pointe sont des marathoniens
Le cliché du directeur de jeu cantonné au rond central a vécu depuis longtemps. Aujourd’hui, les arbitres sont de vrais athlètes.


Jose Luis Munuera Montero au sifflet lors du match de Liga entre Osasuna et le Real Madrid le 18 février dernier.
AFPDurant toute la semaine, Le Matin.ch élargit le débat autour du thème de l’arbitrage en Suisse. Voici le troisième épisode.
Le directeur de jeu d'un match de «pied-ballon» est celui qui couvre la plus grande distance en un match, parmi les arbitres des sports professionnels majeurs. En moyenne, celui qu'on appelait il y a longtemps l’«homme en noir» (avant qu'il ne devienne fuchsia, puis jaune, vert, etc...) couvre environ 11 kilomètres sur les 90 minutes d'une rencontre. Seuls le rugby et le football australien à très haut niveau demandent autant d'effort. Les assistants, eux, parcourent environ 6,5 bornes par partie.
La spécificité du football et son absence de véritables temps morts font que son arbitre central est rarement à l'arrêt. Il n'a pas de chaise non plus, comme au tennis... Il enchaîne donc sprints longs et courts, courses normales, marche rapide ou encore rythme de jogging, dès que le cuir est en jeu. Et comme le ballon court, lui, en moyenne 61,3% du temps dans un match d'une ligue importante, le juge au sifflet bouge bien plus lors des 55 minutes effectives par match.

Les arbitres ont aussi leur «heatmap».
DRSelon une étude réalisée sur dix arbitres différents (assistants compris) lors de trois matches de la ligue majeure brésilienne il y a quelques années, la distance couverte par le trio était de 9189 mètres (chacun). Environ 4500 en marche rapide, un peu moins de 2500 à l'allure du jogging, plus de 1000 en courant à bonne allure, quasiment 300 en sprint et environ 700 en reculant. Le reste, à peu près 14% du temps, les arbitres restaient sur place.
Cette étude a permis, aussi, de constater que les directeurs de jeu avaient perdu, en moyenne, la bagatelle d'un peu plus de 2 kg chacun lors d'une rencontre. Ça peut être plus, forcément, selon la météo et l'intensité d'une rencontre. Et aussi, forcément, en cas de prolongations... La Française Stéphanie Frappart, par exemple, avait avalé 16,1 km lors de la Supercoupe d'Europe entre Liverpool et Chelsea (2-2 ap, 5-4 tab) en août 2019 à Istanbul.
Afin de s'assurer que les hommes et les femmes qui dirigent des parties dans l'élite soient capables d'assumer le rythme physiquement, chaque association réalise des tests physique. Au plus haut niveau du jeu, pour les arbitres masculins par exemple, les chronos à réaliser sont déjà plutôt corsés. Les parcours sont adaptés pour ressembler à ce qui est demandé aux directeurs de jeu sur les terrains.
Le test 1 consiste à 6 sprints de 40 mètres, lancés, à réaliser à chaque fois en moins de 6 secondes, avec une minute de repos entre chaque passage. Le test 2 consiste en 40 intervalles de course sur 75 mètres, avec ensuite 25 mètres de récupération. Les arbitres doivent parcourir les 75 mètres en moins de 15 secondes et les 25 mètres restant, en marchant vite, en moins de 18 secondes. Le tout fait 4 km.