FootballSion devra fidélité à sa réputation
Un match de championnat, puis éventuellement un barrage. C’est tout ce qu’il reste aux Valaisans pour se sauver dans l’élite. Habituellement, il s’agit de l’heure à laquelle ils se transcendent.


Pour Sion, l’heure de la dernière chance a sonné.
Martin Meienberger/freshfocusSi le FC Sion pouvait figer le temps… Il serait encore sans doute cette équipe fringante, sûre de ses certitudes et couchant sur une victoire menée avec aplomb face à Bâle, au moment de partir en mode patrons réussir un récital à Saint-Gall. Sauf que cette réalité-là appartient à l’été dernier. Et qu’à Tourbillon, on ne fige pas le temps, surtout pas les périodes douces et fastes, on préfère s’arranger pour passer à autre chose le plus vite possible. Chasser l’ennui, il revient au galop. Alors à trois jours de retourner au Kybunpark saint-gallois jouer une partie de son maintien, Sion ne campe plus sur rien, si ce n’est défaites et fragilité.
Les trois enseignements
Dix points en 18 apparitions. Les chants du Gradin Nord à l’intention du binôme Constantin après la défaite de jeudi face à Lucerne n’étaient pas tous très fins, de loin, mais on peut comprendre une certaine aigreur des fans valaisans. Ce qu’ils ont vu de leur équipe à Tourbillon cette saison, ce sont deux petites victoires arrosées d’un gâchis immense. À leur goût, cela valait bien deux-trois banderoles et quelques paroles acerbes.
Le gâchis sur le long terme a rencontré celui sur le temps court jeudi. Pendant la première demi-heure, on a assisté à un nouvel épisode de la grande réconciliation entre l’équipe sédunoise et son public. De celles qui font volontiers table rase du passé pour profiter du moment présent et croire naïvement à des lendemains meilleurs. Une belle ambiance, un but valaisan (qui plus est offert par la VAR), un sentiment de sécurité quasi total. Mais il fallait que tout s’effondre.
Si le FC Sion n’est jamais meilleur que lorsque sonne l’heure de la dernière chance, il devra le prouver une nouvelle fois cette saison. 35 matches ne lui ont pas permis d’assurer sa place dans une Super League à douze dès la reprise. Il en faudra au moins un de plus, si Sion obtient un meilleur résultat à Saint-Gall que Winterthour à Berne. Sinon, c’est en barrages que les Valaisans mettront le dos contre le mur. Comme en 2021 face à Thoune. Généralement, c’est dans ces moments-là que le club de Tourbillon révèle sa face téméraire et anormalement intouchable. La seconde période face à Lucerne ne l’a en tout cas pas lancé sur cette voie.
Le Valaisan du match: Alexandros Safarikas
On pourrait presque en vouloir au gardien sédunois d’avoir volé à Severin Ottiger celui qui serait peut-être devenu le but de la saison. Le latéral lucernois a traversé le terrain d’une surface à l’autre avec une puissance sidérante, en éliminant quatre adversaires avant de buter sur le remplaçant d’Heinz Lindner et de Kevin Fickentscher. Pour le reste, le Grec de 23 ans a montré qu’au besoin, il possédait la carrure pour maintenir Sion dans l’élite.

Le replacement intéressant: Baltazar Costa
Bien sûr, le Brésilien tient sa part de responsabilités dans le recul général de son équipe après la demi-heure. Comme tout le monde. Reste que, loin du poste de latéral auquel on l’astreint depuis le début de la saison, dans un rôle de «huit» plus proche de celui qui était le sien à ses débuts à Sion, Baltazar a évolué comme le joueur le plus en vue du milieu de terrain valaisan. Juste, serein sous pression, capable d’aérer le jeu, le numéro 8 a livré une bonne prestation.

La banderole
«En nous comparant à l’Angleterre, Favre se prend pour la Dame de fer»
La tape pas vraiment amicale
À hauteur de tribune, le geste de la main de Denis-Will Poha sur le crâne de Martin Frydek (65e) aurait tout à fait pu passer pour une tape amicale, après un contact entre les deux hommes. Ce n’est pas ce que la VAR a vu, alertant M. Urs Schnyder que le demi valaisan méritait un carton rouge. Entre l’agressivité dans le regard du Français et son coup finalement tout sauf cordial, les images sont claires.

La question pour penser l’avenir
Si Sion a besoin de héros pour se sauver, qui seront-ils? Celui qui se destinait à ce rôle, Gaëtan Karlen, n’est entré qu’à la 82e jeudi. Alors que le toujours très imprévisible Itaitinga a dû sortir sur civière en milieu de première mi-temps. Mario Balotelli? Disparu des radars depuis la claque reçue à Servette, pour une présumée blessure. Alors, qui?