Ski crossEn skicross aussi, la FIS cherche
La Fédération internationale de ski tente de trouver de nouveaux formats. Le tout neuf «par équipe» de skicross de mercredi n’a pas forcément (encore?) convaincu.


L’épreuve courue mercredi soir à Arosa par les meilleurs skicrosseurs de la planète n’était pas du tout comme les autres. Une course sprint, par équipes de deux, en nocturne, ça ne court pas les rues. Rien que de s’élancer en «duo», ça n’avait été fait qu’une fois, à Bakuriani en Géorgie en février dernier, pour une victoire des Suisses Fanny Smith et Jonas Lenherr. Mais c’était de jour et sur une piste «longue», où les athlètes ont au moins une chance ou deux de se dépasser.
Pas la Regez night
Dans les Grisons, sur un tracé où les coureurs ne passaient que 25 à 30 secondes, il y a eu pas mal de frustration. «C'est complètement nouveau. Ça peut être très intéressant, mais pour nous, c'est une découverte. Il faut s'y habituer, analysait Fanny Smith. C'est une bonne idée, ça peut faire un changement intéressant. Mais ici, sur un format sprint, c'est dur de remonter. Ce serait plus intéressant avec plus de dépassements.» Elle a payé pour voir dès les quarts de finale, quand son compatriote Ryan Regez l’a fait partir de la 4e et dernière place, avec plus de 7 dixièmes de retard. Éliminatoire.
Le format est «simple». Les hommes s’élancent à quatre et leurs temps sont calculés sur la ligne d’arrivée. Ensuite, quelques instants plus tard, c'est au tour des filles de partir. Leur portillon s’ouvre alors selon les écarts de la course de ces messieurs. De quoi décontenancer la Bernoise Sanna Lüdi, qui n’a tout simplement pas quitté le départ, après n’avoir pas tout compris àce qu’il se passait. Des images assez improbables et qui ont bien fait rigoler tout le monde, que ce soit derrière la télévision ou dans l’aire d’arrivée.
«C’est un exercice particulier, enchaînait la Villardoue. Au départ, la force contre la «gate» n’est pas la même et on peut y perdre nos repères. Pour les garçons, c’est une course normale ou presque. Ils doivent toutefois se donner à fond jusqu’au bout, même si ils sont derniers et décrochés, pour que la fille qui s’élance après ait une chance de remonter. L’exercice global est clairement différent. Moi ça me met même un peu plus de pression, parce que j’ai envie de faire mon maximum pour mon coéquipier.»
Et puis le skicross, s’il veut se développer, doit également se réinventer et trouver de nouveaux formats. «Une discipline supplémentaire ne peut pas faire de mal. Notre sport, c’est du show!, nous expliquait mercredi soir une Fanny Smith qui n’avait pas perdu son grand sourire malgré son élimination précoce. Les événements nocturnes déjà, c’est top. On voit que ça passe bien à la télévision et que les chiffres d’audience sont supers. Notre discipline est jeune, facile à comprendre et très dynamique.»
Reste à trouver comment capitaliser là-dessus.