BrésilDémission du ministre de l’Éducation, visé par une enquête
Le ministre Milton Ribeiro, pasteur évangélique, est accusé d’avoir accordé des subventions aux alliés politiques d’autres pasteurs évangéliques.

Jair Bolsonaro et Milton Ribeiro, à Brasília, le 4 février 2022.
AFPLe ministre brésilien de l’Éducation a présenté lundi sa démission alors qu’il est visé par une enquête pour trafic d’influence en faveur d’alliés politiques de pasteurs évangéliques. La démission de Milton Ribeiro, qui est aussi pasteur évangélique, a été acceptée par le président Jair Bolsonaro et publiée au Journal officiel.
Le scandale a éclaté lorsque le quotidien «Folha de S. Paulo» a dévoilé la semaine dernière que le ministre avait affirmé dans un enregistrement audio accorder en priorité des subventions aux écoles de municipalités gérées par des «amis» de deux influents pasteurs évangéliques, à la demande du président Bolsonaro.
Selon la presse brésilienne, un de ces pasteurs aurait même demandé à un maire de lui donner un kilo d’or pour qu’il intercède en sa faveur dans l’obtention de subventions. Ces révélations ont poussé la Cour suprême à ouvrir une enquête contre le ministre.
Pré-campagne
«J’ai demandé au président de quitter mes fonctions afin qu’aucune suspicion ne pèse sur mes actions ni sur celles du gouvernement», a déclaré le ministre dans sa lettre de démission divulguée lundi par la presse brésilienne. Milton Ribeiro était le troisième ministre de l’Éducation de Jair Bolsonaro, dont le gouvernement a été secoué en un peu plus de trois ans aux affaires par une avalanche de démissions et de limogeages.
L’Éducation est, avec la Santé, le portefeuille le plus problématique du Brésil de Jair Bolsonaro: la Santé a connu elle aussi trois limogeages ou démissions de ministres, en raison de divergences avec le chef de l’État sur la politique à suivre sur la pandémie de Covid-19.
Le départ du ministre de l’Éducation intervient en plein lancement de la pré-campagne pour la présidentielle d’octobre où Jair Bolsonaro est candidat à sa propre succession. Le chef de l’État d’extrême droite avait été élu notamment sur sa promesse d’éradiquer la corruption, endémique au Brésil. Proche des évangéliques, Jair Bolsonaro avait tenté depuis la semaine dernière de sauver la tête de son ministre empêtré dans le scandale.
Mais le maintien de ce dernier «était devenu intenable» alors que certains ministres, préoccupés de l’image du gouvernement en cette année électorale, réclamaient son départ, a reconnu une source de la présidence auprès de l’AFP. Milton Ribeiro a néanmoins continué de clamer son innocence. «J’ai l’entière conviction que je n’ai jamais commis un seul acte de gestion de mon ministère qui n’ait été dicté par la correction et la probité», a-t-il assuré.