Motocyclisme: Carmelo et le constructeur mystère

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MotocyclismeCarmelo et le constructeur mystère

Cela ressemble à un titre de roman, c’est désormais le quotidien de Carmelo Ezpeleta, le CEO de Dorna: qui pour remplacer, à moyen terme, Suzuki en MotoGP?

par
Jean-Claude Schertenleib Mugello

L’annonce - si soudaine, qu’elle a pris tout le monde de court - du retrait de Suzuki en fin de saison fut un nouveau dossier chaud tombé sur les bureaux des responsables du championnat du monde, que ce soit la F.I.M., la Fédération internationale de motocyclisme, ou Dorna, le promoteur du MotoGP (mais aussi du mondial superbike). Des responsables qui n’ont pas été épargnés depuis deux ans: pandémie mondiale avec les conséquences économiques qui en découlent, guerre sur le continent européen, le monde est en crise, personne n’est épargné.

Après avoir pris note du désir de Suzuki de mettre un terme à son engagement en MotoGP, Carmelo Ezpeleta a rapidement rappelé que des contrats existaient, qui ne pouvaient pas être ainsi cassés de manière unilatérale. Traduction: Suzuki devra passer à la caisse, alors que la marque d’Hamamatsu justifie son revirement pour des raisons d’économies nécessaires! Deux places à prendre en MotoGP? Des intéressés plus ou moins sérieux se sont immédiatement présentés. Pour rien? L’idée du promoteur n’est pas d’ajouter un team «satellite» supplémentaire, mais bien de garder la place pour un nouveau constructeur, qui s’alignerait officiellement. Comme un projet MotoGP ne naît pas en six mois, tout laisse penser ce matin qu’il n’y aura que onze équipes de deux pilotes en piste l’an prochain. 

Un constructeur, oui, mais lequel?

Qui peut être ce nouveau constructeur? Kawasaki, qui brille en superbike? Chez les «vert», on botte en touche, rappelant que le championnat des motos dérivées de la série correspond beaucoup mieux aux attentes de la marque qu’une compétition où, chaque année ou presque, il faut inventer un nouveau prototype. BMW? Le nom de la marque allemande est régulièrement cité... depuis plus de dix ans; technologiquement, le défi semble à portée des ingénieurs de Munich, même si ceux-ci n’arrivent pour l’instant pas à s’imposer en superbike, malgré des moyens importants.

Autre nom entendu ces dernières semaines: GasGas, la marque espagnole du groupe Pierer Mobility, pourrait, comme elle le fait déjà en Moto3, aligner des KTM «badgées», mais cela ne serait pas vraiment un constructeur de plus. Alors, qui? Une nouvelle piste mène jusqu’en Grande-Bretagne, plus particulièrement auprès d’une marque qui a fait l’histoire de la course et qui motorise désormais les Moto2, Triumph. Simple songe d’une nuit de printemps ou réalité? Joker...  

La marque de Moto3 GasGas «montera»-t-elle en MotoGP?

La marque de Moto3 GasGas «montera»-t-elle en MotoGP?

AFP

Le casse-tête de Honda

Le ciel est une fois encore tombé sur la tête du premier constructeur mondial: l’annonce, samedi en fin d’après-midi, que Marc Márquez allait devoir prendre une longue pause après ce GP d’Italie pour subir une nouvelle (la quatrième) intervention chirurgicale à son bras droit, est un coup très dur pour Honda. Qui va ainsi encore se retrouver sans sa valeur référence en deuxième partie de saison – il y a longtemps que les espoirs de titre s’étaient envolés. Mais surtout, Márquez ne sera pas présent pour donner les tendances à explorer pour développer la moto de l’an prochain.

Du coup, on ne peut que se poser des questions chez Honda quant aux noms des pilotes à prendre sous contrat en vue de 2023. Radio-Paddock dit que tout serait réglé avec le champion du monde 2020 Joan Mir, à la recherche de travail en raison du désistement de Suzuki, mais d’autres voix se demandent s’il ne serait pas plus sage de prolonger le contrat de Pol Espargaró, qui connaît désormais la maison. Une énigme de plus dans le jeu des chaises musicales qui bat son plein.

Marc Márquez devra se faire opérer une quatrième fois de son bras droit.

Marc Márquez devra se faire opérer une quatrième fois de son bras droit.

freshfocus

Quand Tom Lüthi frôle le 300...

Chaque jeudi d’avant-GP, des journalistes et d’anciens pilotes devenus consultants pour des chaînes de télévision ont la possibilité de couvrir quelques tours du circuit au guidon d’une BMW M 1000 RR, une caméra sur leur casque. Depuis Jerez de la Frontera, Tom Lüthi est l’un d’eux, ses tours commentés faisant le bonheur des téléspectateurs de SF, la chaîne suisse alémanique. Qui, ce dimanche, auront une surprise: «J’ai demandé aux techniciens de BMW de déclencher toutes les aides au pilotage, car je voulais essayer de passer le cap des 300 km/h sur la ligne droite du Mugello. Dans mon tour lancé, je ne regardais que le tableau de bord pour voir si j’atteignais cette vitesse; lorsque j’ai relevé les yeux, je me suis dit: «Oups, trop tard pour freiner!» J’ai donc dû largement utiliser l’extérieur du premier virage... comme devraient le faire quelques autres cet après-midi en course», rigole Tom. Verdict? 296 km/h!

Thomas Lüthi effectue des tours commentés au guidon d’une BMW M 1000 RR.

Thomas Lüthi effectue des tours commentés au guidon d’une BMW M 1000 RR.

freshfocus

La phrase du jour

«C’était un peu fou, mais cela a parfaitement fonctionné»: signé Dominique Aegerter, à propos de son freinage hyper tardif qui lui a permis, à l’entrée du dernier tour de la course MotoE de samedi en fin de journée, de prendre la tête. Avant que le Bernois ne contrôle toutes les tentatives adverses.

Prise de risques gagnante pour Thomas Aegerter samedi.

Prise de risques gagnante pour Thomas Aegerter samedi.

DR

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