MotocyclismeQuartararo, la force du psychisme
À 23 ans – il les fêtera exactement dans un mois -, il a déjà neuf victoires (huit en MotoGP) et un titre mondial à son palmarès: en Indonésie, Fabio Quartararo a pourtant passé un nouveau cap. En terminant deuxième sous la pluie…

C’était samedi soir, dans le paddock du circuit de Mandalika, sur l’île indonésienne de Lombok. Tout le monde venait de prendre connaissance des prévisions météorologiques pour la journée de dimanche. Et elles n’étaient pas bonnes, ces prévisions, avec de la pluie violente annoncée sur le coup des 15 heures, au moment exact où devait être donné le départ de la course MotoGP.
Dans le camp Honda, Marc Márquez, bien que secoué par deux chutes en l’espace de six minutes (il était déjà tombé vendredi) l’espérait, cette pluie, parce qu’il savait que sur le sec, il n’y aurait pas de miracle pour lui, avec cette Honda qui plus que les autres a eu de la peine à digérer les pneus amenés par Michelin pour cette course qui s’annonçait très chaude. Au propre, comme au figuré.
Dans le camp Yamaha, après un début de week-end parfait et une nouvelle pole position, Fabio Quartararo espérait exactement le contraire, sachant que sur le mouillé – pire, dans des conditions mixtes – il n’a pas souvent été le plus heureux des hommes. Dimanche matin, un «highside» à grande vitesse a éliminé Marc Márquez; dimanche après-midi, sous la pluie, Fabio Quartararo n’a été battu que par Miguel Oliveira, fêtant cette deuxième place comme le plus grand de ses triomphes. Pourquoi? Parce qu’il sait désormais qu’il a un point dit «faible» en moins; qu’il a surmonté, grâce à son psychisme gagnant, le dernier de ses complexes.
Márquez: «Je suis un peu sonné…»
«Je suis un peu sonné, mais je vais bien»: ce sont les seuls mots prononcés par Marc Márquez à son retour de l’hôpital, où il a passé des examens supplémentaires après son effrayante chute du warm-up matinal. Une chute dont il s’était relevé tout seul, mais avec peine, titubant avant d’être soutenu par les secouristes. Premier verdict: «Polytraumatisme et traumatisme crânien avec conscience instable.» Dans ce genre de situations, la règle est claire: le pilote doit être emmené dans un hôpital pour des examens supplémentaires, ce qui a été fait, comme le confirme le docteur Ángel Charte, le chef médical du championnat: «Marc va bien, mais la dynamique de sa chute a été extrêmement violente. Plusieurs examens ont été réalisés à l’hôpital, ils ont tous donné des résultats négatifs. Avec Marc et son équipe, nous l’avons donc jugé «unfit» pour la course d’aujourd’hui et il devra rester sous observation entre 12 et 24 heures.»
La phrase: Alberto Puig
«L’obliger de courir n’aurait pas été très intelligent. La décision n’a pas été difficile à prendre, notamment de la part de Marc lui-même. Il n’y a rien de cassé, mais ses sensations sont désagréables»: Alberto Puig, le team-manager du HRC, le service-compétition de Honda, a des soucis multiples, après le rayon d’espoir du GP du Qatar (Pol Espargaró troisième).
Lüthi, un patron content
S’il n’a pas pu se rendre en Indonésie, après un test positif au Covid-19, le team-manager en formation du team CFMoto, Thomas Lüthi, a tenu son rôle de consultant dans les studios de SF, à Zurich. Mais de bon matin, il n’a rien manqué de la très solide performance de ses deux pilotes, Carlos Tatay s’offrant son premier podium mondial (3e) et Xavier Artigas terminant sixième de la course Moto3.
Parti de la pole position, Tatay a dû subir une pénalité de «long lap» pour avoir pris un «raccourci» - c’était ça, ou la chute! -, il a repris la piste en quatorzième position, avant de revenir se battre devant: «J’étais sûr que Carlos allait réussir quelque chose de bien, parce que je connais son agressivité, sa volonté. Xavier a encore besoin de quelques GP pour parfaitement comprendre la KTM; quand ce sera fait, il roulera au même niveau que Carlos», assure Lüthi.