TexasÀ un mois de l’exécution, elle sollicite la clémence des autorités
Aux États-Unis, les avocats d’une femme condamnée pour le meurtre de sa fille demandent aux autorités de suspendre l’exécution pour présenter des faits cruciaux en vue d’un nouveau procès.

Si sa requête est rejetée, Melissa Lucio sera exécutée au pénitencier de Huntsville, au Texas.
AFPLes avocats d’une femme qui doit être exécutée dans un mois, au Texas, ont demandé, mardi, aux autorités de cet État américain d’accorder un sursis à leur cliente, victime selon eux d’une enquête à charge et d’un procès bâclé. Melissa Lucio, Américano-Mexicaine âgée de 53 ans, a été jugée coupable, en 2008, de la mort de Mariah, sa fille de 2 ans, décédée l’année précédente après une chute dans les escaliers. Elle doit être exécutée le 27 avril au pénitencier de Huntsville.
À l’approche de l’échéance, ses avocats ont demandé à la commission des grâces du Texas et au gouverneur républicain Greg Abbott de commuer sa peine ou de suspendre son exécution pendant 120 jours, afin de lui laisser le temps de présenter «des faits cruciaux» qui justifient, selon eux, l’organisation d’un nouveau procès. «Nous demandons d’autoriser Melissa à rassembler les preuves de son innocence et les présenter devant un tribunal qui pourra décider si elle a droit à un nouveau procès», a déclaré, lors d’une conférence de presse, Tivon Schardl, l’un de ses avocats.
Victime d’abus et de traumatismes
Pour ses défenseurs, Melissa Lucio a été présumée coupable par des policiers qui l’ont interrogée sans ménagement pendant cinq heures, et malgré ses plus de 100 dénégations. «Ceux qui l’interrogeaient n’acceptaient rien d’autre que son admission d’avoir causé la mort de sa fille», a assuré Vanessa Potkin, de l’organisation The Innocence Project, qui lutte contre les erreurs judiciaires. «Melissa a été sous pression constante et manipulée à l’extrême, alors qu’elle était particulièrement vulnérable à des méthodes d’interrogatoire sous la contrainte, en raison de son passé de victimes d’abus et ses traumatismes.»
Mère de douze enfants à l’âge de 37 ans, elle avait subi des agressions sexuelles dès sa petite enfance et avait été battue et violée par ses deux maris successifs. Elle était tombée dans la déchéance et la drogue, perdant un temps la garde de ses enfants, avant de reprendre sa vie en main. Au moment de la mort de Mariah, elle emménageait dans un nouvel appartement après avoir quitté son second mari.
Verdict quelques jours avant l’exécution
Lors de son procès, avancent ses défenseurs, son avocat d’alors «n’a présenté que le strict minimum» des abus subis par la jeune femme, et les experts médicaux n’ont pas pris en compte les antécédents médicaux de la fillette, qui souffrait de plusieurs handicaps susceptibles d’expliquer sa chute. Les avocats s’appuient aussi sur «des milliers de documents» des services de protection de l’enfance, dans lesquels il n’y a «aucune accusation de violences de la part de ses enfants», a souligné Vanessa Potkin.
La commission des grâces devrait rendre sa décision quelques jours seulement avant la date de l’exécution.