Mali: Cinq morts après des tirs d’obus à Tombouctou

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MaliCinq morts après des tirs d’obus à Tombouctou

Des tirs d’obus «terroristes» ont causé la mort de cinq personnes, jeudi, à Tombouctou, ville du nord du Mali, sous blocus des djihadistes.

Vue de la mosquée Sankore à Tombouctou.

Vue de la mosquée Sankore à Tombouctou.

AFP

Cinq personnes ont été tuées à la suite de tirs d’obus jeudi sur la ville de Tombouctou, dans un contexte de regain de tensions dans le nord du Mali, selon un nouveau bilan communiqué vendredi par le gouverneur Bakoun Kanté. Une source médicale s’exprimant sous le couvert de l’anonymat pour sa sécurité a fait état de vingt blessés, en plus des cinq décès.

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance djihadiste affiliée à Al-Qaïda en lutte depuis des années contre l’État malien, a annoncé dans une série de messages, début août, déclarer «la guerre dans la région de Tombouctou». Depuis, Tombouctou fait face à un blocus qui empêche les quelques dizaines de milliers d’habitants de la «cité aux 333 saints» de quitter la ville et d’être ravitaillés. Le 7 septembre, une attaque imputée aux djihadistes a tué des dizaines de civils à bord du ferry le Tombouctou.

Situation sécuritaire dégradée

Tombouctou fait partie des premières grandes villes du nord du pays à être tombées sous le contrôle des rebelles touaregs, puis celui de combattants salafistes après une insurrection en 2012. Les forces françaises et maliennes ont repris la ville en 2013.

Les militaires maliens ont poussé vers la sortie la force antijihadiste française en 2022 et se sont tournés militairement et politiquement vers la Russie. Ils ont fait du rétablissement de la souveraineté l’un de leurs mantras. Mais de vastes étendues continuent d’échapper à leur contrôle et différents experts estiment que la situation sécuritaire s’est encore dégradée sous leur direction.

Les groupes à dominante touareg ont repris leurs opérations contre l’armée malienne en septembre dans le nord après des mois de tensions avec le gouvernement. Ils avaient signé avec l’État central en 2015 un accord de paix censé mettre fin aux hostilités déclenchées avec les insurrections indépendantiste et salafiste de 2012. Les djihadistes, eux, avaient continué le combat.

Retrait de la Minusma

Un communiqué jeudi de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), l’un des principaux groupes armés du nord, a assuré que les forces armées maliennes et ses alliés du groupe paramilitaire russe Wagner ont tué au moins 12 personnes qui circulaient dans un bus en partance vers Gao, entre les villes d’Hambori et Gossi, il y a une semaine.

Le regain d’hostilités dans le Nord coïncide avec le retrait en cours de la mission de l’ONU (Minusma) et la cession par la Minusma de ses camps, qu’elle remet aux autorités maliennes. Dans la lutte territoriale en cours, les séparatistes estiment que les emprises onusiennes devraient revenir sous leur contrôle.

Dans un discours à la nation jeudi à la veille de la fête de l’indépendance malienne, le chef de la junte Assimi Goïta a dit veiller «au redéploiement effectif des forces de défense et de sécurité ainsi qu’au retour des services sociaux de base sur l’ensemble du territoire national».  «J’invite les populations à resserrer les rangs autour des forces armées maliennes dans l’accomplissement de cette mission décisive», a-t-il déclaré.

(AFP)

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