FootballSi proches, si mythiques…
Dans le football, rares sont les grands clubs à évoluer si proches l’une de l’autre que ceux de Lisbonne. On l’a fait à pied et c’est un beau pèlerinage à faire une fois dans sa vie.


Les fans du Sporting, à 2 km à vol d’oiseau de leur meilleur ennemi.
IMAGO/GlobalImagensAttention, cet article n’est pas fait pour les lecteurs aux passeports portugais ou aux ascendances lusitaniennes de ce site. Et Dieu sait s’ils sont nombreux. Parce que le voyage à Lisbonne est rare pour le Suisse moyen comme moi, déjà, et aussi parce que pour un Helvético-Helvète qui aime le jeu de ballon, c’est quand même une sorte de pèlerinage. J’ai tellement entendu parler de la rivalité lisboète que j’étais très, très heureux de faire le voyage, même si c’était pour un match perdu d’avance des Young Boys, champions de Suisse en titre.
J’étais déjà venu dans le coin, mais c’était à une époque sans réseaux sociaux. Heureusement pour mes éventuels followers, parce que c’était lors de l’Euro 2004 et que j’y avais serré la main d’Aimé Jacquet. Un truc que j’aurais publié sur Twitter, Instagram, TikTok, YouTube, Snapchat, Facebook, sur mes pages Onlyfans, mon Skyblog et j’en oublie sûrement si jamais ces choses du démon avaient existé à cette époque. J’avais d’ailleurs juré de ne plus jamais me laver la main droite… Mais vingt ans après, je m’en rappelle très peu et la chance d’aller voir le match retour entre le Sporting et YB a permis de rafraîchir la chose.
Avec une telle affiche sans trop de suspense (il y a eu 1-3 à l’aller au Wankdorf et c’était franchement la moindre des choses), autant en profiter pour aller m’imprégner d’un football dont on entend parler par les potes portugais, sans forcément s’y intéresser outre mesure, à part pour revoir les compilations des tacles de Pepe. Et puis il y a quand même, à Lisbonne, deux vrais clubs au lourd passé européen, qui forment, année après année, des dizaines de petits jeunes incroyables.
Mes excuses en passant aux fans du Clube de Futebol Os Belenenses. Je suis allé voir le stade et vous ne méritez pas ça. Et puis bon, y’a quand même un bout.

Il est beau en plus!
RCADans le football mondial, il y a plein d’exemples d’équipes dont les stades sont très proches l’un de l’autre. Je vous épargne Lausanne avec la Pontaise et la Tuilière, mais on peut évoquer Thessalonique, en Grèce, avec l’Iraklis et le PAOK dont les enceintes sont distantes de 860 mètres; Prague, avec les Bohemians et le Slavia qui jouent à 770 mètres l’un de l’autre; Liverpool, forcément, tant qu’Everton n’a pas son nouvel écrin (590 m); Campinas au Brésil, avec Ponte Preta et Guarani (560 m); Cracovie, en Pologne, avec le Cracovia et le Wisla (550 m); Belgrade, avec une marche de 470 m entre le Partizan et l’Étoile Rouge; et puis mon préféré (tu m’étonnes, avec mon prénom), Nottingham, avec juste une rivière à franchir entre Forest et Notts County.
Sans oublier, au passage, deux «choses à faire dans la vie», comme aller à Buenos Aires, pour passer sur environ 200 mètres entre les stades d’Independiente et le Racing Club, ou s’envoler pour Dundee, où le Dens Park et le Tannadice de United sont encore plus proches. Le sommet restant Malmö, et c’est déjà à mon tableau de chasse, où le FF et l’IFK sont distants d’environ un lancer de bière, avec en guest star dans le coin la statue à la gloire de Zlatan Ibrahimovic. On ne peut pas faire mieux.
À Lisbonne, il y a quelque chose comme deux kilomètres et demi entre l’Estádio da Luz et l’Estádio José Alvalade XXI et tout bon fan de foot se doit un jour d’aller de l’un à l’autre. En plus, c’est pas mal joli sur la majorité du parcours, il y a des parcs, des bistrots, quelques magasins. Bon, aussi une grosse autoroute et des sortes de HLM locaux, c’est sûr. Mais cette ville a tellement d’atouts, que le voyage reste nécessaire.
» Europa League, barrage retour: Sporting – YB, jeudi 21h (aller: 3-1)