Basketball – Le duo Cotture-Jurkovitz, baromètre de la Suisse

Il n’aurait pas dû l’énerver. Jeudi soir, au cœur de la 2e mi-temps entre la Suisse et l’Irlande, James Gormley et sa longue chevelure se sont envolés pour contrer la tentative d’Arnaud Cotture, qui plus est sur la planche de Saint-Léonard. Quelques instants plus tard, le joueur intérieur de Fribourg Olympic s’est fait justice tout seul, en dunkant au nez et à la barbe de son adversaire. Non sans lui jeter un regard dévastateur, au passage.

C’est typiquement avec ce genre d’agressivité positive que la sélection helvétique doit aborder son rendez-vous face à l’Autriche, dimanche à Fribourg (16h), dans une partie décisive contre le leader du groupe A pour la quête de cette fameuse première place. Lors du match aller, dans la banlieue de Vienne, la sélection d’Ilias Papatheodorou s’était inclinée 80-64 après avoir traîné comme un boulet son début de rencontre catastrophique sur le plan de l’intensité.

Envoyée d’entrée au front, la paire constituée de Jonathan Dubas et Nemanja Calasan avait vécu l’enfer sous son cercle dès les premières minutes. Finalement, l’Autriche avait largement gagné la bataille du rebond (45-35) avec la bagatelle de 19 prises offensives (!) «Tout le secteur intérieur avait souffert, notait Arnaud Cotture, jeudi soir. Il faudra montrer plus de dureté et de fighting spirit si l’on veut s’offrir une chance de gagner cette partie capitale. À nous d’en être conscients.»

Dimanche, Cotture ne devrait pas s’asseoir sur le banc pour commencer cette affiche. Auteur de 21 points et d’une flopée de dunks face à l’Irlande, il a impressionné par son sens du placement en attaque et son timing dans les airs. Le 25 novembre, en Autriche, c’est lui qui avait terminé la rencontre avec la meilleure évaluation (+16) et différentiel (+5) de sa sélection. On aimerait le voir accompagné de Michel-Ofik Nzege, bon pour le service après sa blessure à l’épaule, pour verrouiller le rebond.

L’autre option pourrait consister à décaler Natan Jurkovitz sur le poste 4. Il faut rappeler que l’ailier à tout faire d’Olympic n’était pas en Autriche. Et que lorsqu’il est présent sur le parquet, comme contre Chypre et l’Irlande, c’est tout une sélection qui se porte mieux. Papatheodorou ne s’y est d’ailleurs pas trompé en lui accordant le plus gros temps de jeu (35 minutes) jeudi. Et cela ne devrait pas être différent pour défier la «meilleure équipe du groupe», dixit le sélectionneur d’origine grec.