MotocyclismeDeux dinosaures partent, l’un revient
Valentino Rossi et Thomas Lüthi prendront leur retraite à la fin de la saison, après des présences de plus de vingt ans au sommet. Au même moment, un autre «dinosaure» fera son retour: Andrea Dovizioso!

Quelques chiffres, pour commencer: depuis le début du championnat du monde, au début de l’été 1949, quatre pilotes ont pris le départ de plus de 300 courses comptant pour ledit championnat. Ce sont tous des pilotes des temps dits modernes, dans la mesure où le nombre de courses annuelles n’a cessé d’augmenter au fil des ans. Ainsi, même ceux qui, très souvent, prenaient deux, parfois trois départs par jour – c’est désormais interdit – n’ont pas leur place dans ce club très fermé.
Un club composé de trois Italiens... et d’un Suisse. Dans l’ordre: Valentino Rossi (426, série en cours), Loris Capirossi (328, le «retraité» est toujours bien présent dans le paddock, comme responsable de la sécurité), Andrea Dovizioso (326, mais la série va reprendre) et enfin Thomas Lüthi (312, série en cours).
Si Rossi et Lüthi ont annoncé ces dernières semaines leur future retraite, Andrea Dovizioso, lui, va revenir. Et ce, en principe, dès le GP de San Marino, à Misano, le 19 septembre: «L’accord oral est acquis», a confirmé dimanche matin Lin Jarvis, le patron du sport chez Yamaha-Europe. Dès la course de Misano, Franco Morbidelli – actuellement en convalescence après avoir dû subir une opération d’un genou – rejoindra Fabio Quartararo dans le team officiel Yamaha et Andrea Dovizioso le remplacera aux côtés de Valentino Rossi dans l’actuel team Petronas.
Le sponsor, Petronas, se retirant également en fin de saison, il devrait être remplacé par une entreprise italienne et, c’est aussi décidé, «Dovi» reprendra du service à 100% en 2022; son équipier pourrait être le Sud-Africain Darryn Binder qui, comme Jack Miller avant lui, devrait faire le saut direct Moto3-MotoGP, sans passer par la case Moto2.
Rossi et la malédiction dominicale
Le plus grand des dinosaures, Valentino Rossi, a connu un week-end avec des hauts et un bas au pire des moments, celui de la course: «Après sept ou huit tours, j’ai eu une chute dans le pneu arrière, comme s’il «brûlait». Je suis triste, parce que je suis encore compétitif sur certaines pistes aux essais (brillante huitième place sur la grille, à Silverstone), mais en course, je n’arrive pas à concrétiser. Aujourd’hui, j’ai vu beaucoup de pilotes, parce que mon départ a été bon; mais ils m’ont tous dépassé et en les observant, j’ai eu l’impression de ne pas piloter différemment qu’eux.»
Sa descente aux enfers s’est terminée à la dix-huitième place: «J’aurais tant voulu un bon résultat sur ce circuit que j’adore et devant tant de fans.» Autre «victime» de cette baisse spectaculaire des pneumatiques, Francesco Bagnaia: le pilote Ducati, dauphin de Quartararo avant cette course, ne marque que les deux points du quatorzième rang.
Lüthi était trop loin aux essais
Notre dinosaure à nous, Thomas Lüthi, a vécu à peu près un week-end opposé à celui de Valentino Rossi: «Ce fut une bonne course. Au départ, j’ai réussi à rester à l’intérieur du premier virage, ce qui était positif. J’ai trouvé mon rythme mais, malheureusement, j’étais trop loin sur la grille – dix-septième – et le groupe de tête, comme le groupe intermédiaire, ont réussi rapidement à se détacher. Au final, si l’on tient compte de ma position après les qualifications, cette onzième place n’est pas si mauvaise que cela.»
La phrase du jour: Danilo Petrucci
«Les plus jeunes se lancent comme si c’était la course de la dernière chance, ils prennent le départ de la course comme s’il s’agissait d’un tour de qualification»: Danilo Petrucci n’est pas si âgé que cela (30 ans), mais il est un pilote «à l’ancienne», qui va quitter lui aussi quitter le paddock MotoGP en fin de saison et que l’on pourrait retrouver au départ du rallye Dakar, en janvier. «Dans le MotoGP actuel, on pourrait tourner un film uniquement sur ce qui se passe dans le premier tour, c’est là que tu vois vraiment la folie des pilotes.»
Accusé Marc Márquez, levez-vous!
Son week-end britannique a été chaotique. Une chute effrayante à grande vitesse vendredi matin, une deuxième au warm-up dominical et, dès avant la fin du premier tour, une nouvelle erreur avec conséquences... pour Jorge Martin, éliminé contre son gré.
Il n’en fallait pas plus pour que Márquez se retrouve sur le banc des accusés. Où il a fait amende honorable: «Je voudrais m’excuser auprès de Jorge et de son équipe, c’est absolument de ma faute. J’ai été trop optimiste sur cette manœuvre, j’ai mal jugé la situation.» Jorge Martin a apprécié les excuses de l’octuple champion du monde: «C’est bien sûr un beau geste de sa part. Il peut détruire sa propre course, mais pas celle des autres pilotes. Il faut qu’il en tire des leçons pour s’améliorer dans l’avenir.» Sage conseil d’un... débutant en MotoGP!