SubventionLe million pour le Vatican passe mal en Valais
Une pétition lancée par l’Association suisse de libres penseurs a été remise au Conseil d’État valaisan concernant l’offrande du canton pour la rénovation de la caserne des gardes du pape.


Pour les pétionnaires, le caractère confessionnel du don est en contradiction avec le règlement du fonds de la Loterie Romande.
Jean-Paul Guinnard/24 heuresVendredi dernier, l’Association suisse des libres penseurs a déposé devant les autorités valaisannes une pétition munie de 4100 signatures, demandant que le canton renonce à verser un million de francs pour la rénovation de la caserne des gardes du pape au Vatican. C’est le Conseil d’État valaisan qui est visé par cette action, car il veut prélever cette somme sur le fonds de la Loterie Romande.
Les pétitionnaires estiment que le contexte catholique de cette subvention et sa destination vaticane sont en contradiction avec le règlement de ce fonds, qui écarte justement les aides à caractère confessionnel «prédominant» et privilégie les aides cantonales. Cette pétition intervient aussi dans le contexte où le canton de Lucerne – celui qui a toujours été le plus impliqué dans la garde du pape- a soumis au vote une subvention moindre (400 000 francs) et a perdu devant le peuple par 71,5% des voix le 25 septembre dernier.
«Le million au peuple»
Vendredi, à l’heure du dépôt de la pétition, Thierry Dewier, de la Libre-Pensée romande, précise: «Avec notre pétition «Le million au peuple», nous demandons que la décision d’attribuer cette somme soit soumise au peuple valaisan et que le Conseil d’État laisse se dérouler un processus démocratique. C’est le principe de la démocratie directe».
Mis en cause au Grand Conseil au mois de septembre déjà, le Conseil d’État valaisan, par la voix de Christophe Darbellay, a argué que le canton avait demandé un avis de droit. Celui-ci constate que l’aspect confessionnel «n’est pas prépondérant» dans cette affaire, en plus du prestige de cette institution, il s’agit d’un objet classé au patrimoine mondial et le bénéficiaire est une Fondation reconnue d’utilité publique, ayant son siège en Suisse. En novembre devant le Grand Conseil, le conseiller d’État valaisan a réitéré son refus d’aller vers un vote: «Lucerne, c’est Lucerne. Le Valais n’a pas les mêmes lois».
Bâle-Campagne renonce aussi
À noter que, après Lucerne, le parlement de Bâle-Campagne a refusé mercredi dernier la proposition du gouvernement d’octroyer 50 000 francs à ce projet de rénovation.