Présidentielle française«Profitez-en, avec les islamistes vous ne verrez plus de femmes nues»
Deux Femen ont fait irruption au meeting de Marine Le Pen scandant «Le Pen fasciste, pas féministe». Elles ont été rapidement maîtrisées par la sécurité. La candidate s’est amusée de la situation.

Marine Le Pen et Eric Zemmour ont chacun organisé un grand meeting avec leurs partisans samedi soir.
AFPSamedi soir, les candidats à la présidentielle française Eric Zemmour et Marine Le Pen s’affrontaient à distance, chacun de son côté. Alors que plus de mille manifestants ont manifesté dans les rues de Lille face à Zemmour, le meeting de Marine Le Pen a été légèrement perturbé par l’irruption de deux Femen.
«Le Pen fasciste, pas féministe»
Samedi soir, Marine Le Pen a surtout attaqué Emmanuel Macron, qu’elle affronterait au deuxième tour, responsable selon elle de la «régression» d’une France «polytraumatisée», «abandonnée» et «ensauvagée». Devant 4000 militants, drapeaux bleu-blanc-rouge à la main et chantant à plusieurs reprises «On va gagner!», la candidate du RN a appelé à «briser le cycle du défaitisme» face à «un appauvrissement des Français» qui «n’est pas une fatalité» à ses yeux. Seul léger incident à noter, l’irruption de deux Femen, torses nus et scandant «Le Pen fasciste, pas féministe», rapidement maîtrisées par la sécurité.
Selon BFMTV, amusée par la situation, face à ses partisans la candidate a déclaré: «Profitez-en, avec les islamistes vous ne verrez plus jamais de femmes nues», avant de reprendre le fil de son discours.
Zemmour et l’assistanat
De son côté, Eric Zemmour a critiqué samedi «l’assistanat» qui selon lui favorise l’immigration, lors de son deuxième grand meeting de campagne à Lille, face à 6000 partisans. «Ici encore plus qu’ailleurs, l’assistanat (des aides sociales) est une insulte», a-t-il fustigé, promettant d’être «le président qui réunira l’entrepreneur et le travailleur».
Parmi plusieurs mesures qu’il n’a pas chiffrées, Eric Zemmour propose notamment une «prime zéro charges», versée au bon vouloir de l’employeur, «jusqu’à trois mois de salaire net». Une forme d’extension de la «Prime Macron», mesure créée en 2019 et reconduite depuis. Près de quatre millions de salariés ont touché cette prime l’an dernier avec un versement moyen de 506 euros.
Dans la salle, ses sympathisants ont loué la «vision» et «les nouvelles idées» du candidat, face à «une France en grave danger» à leurs yeux.
Des milliers de manifestants
Une manifestation de 1100 personnes opposées à la venue du candidat Reconquête! dont 200 de l’ultra-gauche, selon la police, a eu lieu un peu auparavant, émaillée de tensions. Les forces de l’ordre ont eu recours sporadiquement à des tirs de gaz lacrymogène face à plusieurs dizaines d’individus vêtus de noir. Six personnes ont été interpellées et un policier a été blessé à la main, selon les autorités. Une autre manifestation de 500 personnes, dont la maire PS de la ville Martine Aubry et des membres de SOS Racisme, avait eu lieu plus tôt dans le calme pour «dire non à la haine».
Le dernier sondage Ipsos Sopra-Steria donne Marine Le Pen à égalité avec son rival Eric Zemmour (14%) derrière Valérie Pécresse (16,5%) et Emmanuel Macron (24%), ce dernier n’étant toujours pas officiellement candidat.