BienneUn avocat et sa secrétaire condamnés pour l’enlèvement d’une fillette
Les deux complices ont aidé une maman et son enfant à se cacher à l’étranger pendant des mois.


Le verdict a été rendu jeudi par le Tribunal régional Jura bernois – Seeland
lematin.ch/Vincent DonzéPour avoir aidé une maman à se cacher avec son enfant en Espagne et en France pendant huit mois, un avocat et sa secrétaire ont été condamnés par le Tribunal régional Jura bernois – Seeland. Ces complices ont été reconnus coupables d’enlèvement d’une mineure, une fillette d’une année.
Selon «Le Journal du Jura», la maman s’est appuyée sur son défenseur pour échapper aux autorités suisses. L’avocat écope de 24 mois de prison avec sursis tandis que la secrétaire a pris 20 mois avec sursis, tous deux avec un délai d’épreuve de deux ans.
Dans un foyer
Après la naissance de la fillette, l’autorité de protection de l’enfant et de l’adulte (PEA) de Bienne a retiré à la maman le droit de déterminer le lieu de séjour de sa fille, placée dans un foyer. La mère bénéficiait d’un droit de visite de quatre jours par semaine, pendant que la PEA cherchait une famille d’accueil.
Le 30 octobre 2015, la mère a enlevé sa fille pour se rendre en Espagne. Son arrestation est intervenue huit mois plus tard, en France.
1500 par mois
Selon le tribunal biennois, l’avocat et la secrétaire ont soutenu la maman sur le plan organisationnel, financier et psychologique, allant jusqu’à lui rendre visite pendant sa fugue. Ils lui ont organisé des hébergements et lui ont fourni 12 000 francs au total, soit 1500 francs par mois.
«La situation juridique était claire dès le début pour les accusés», a déclaré le président du tribunal Markus Gross, cité par «Le Journal du Jura». L’avocat et la secrétaire savaient que la fugitive était recherchée, puisqu’ils ont été interrogés par la police peu de temps après sa disparition, feignant alors de ne rien savoir.
Cabines téléphoniques
Conscients de l’illégalité des faits, les deux complices communiquaient avec la maman via des cabines téléphoniques et des téléphones portables établis au nom de détenteurs fictifs. La mère et l’enfant changeaient d’endroit toutes les deux nuits. Lors d’une conversation, la fugitive a évoqué l’idée d’établir de faux passeports de manière à poursuivre sa fuite.
L’avocat et sa secrétaire ont affirmé s’être trouvés en situation de détresse, la femme ayant exercé une forte pression en affirmant que sans leur aide, l’enfant pourrait mourir. Aux yeux du tribunal, s’ils avaient vraiment craint le pire, ils auraient pu ramener l’enfant en Suisse.