Football: C’est la «Kolo Muani Mania» en Bundesliga

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FootballC’est la «Kolo Muani Mania» en Bundesliga

Encore buteur samedi face au Bayern, Randal Kolo Muani n’en finit pas d’être décisif avec Francfort. Selon son coach, la Coupe du monde l’a transformé.

Mathieu Aeschmann
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Mathieu Aeschmann
Randal Kolo Muani célèbre son but contre Freiburg, le 25 janvier dernier.

Randal Kolo Muani célèbre son but contre Freiburg, le 25 janvier dernier.

AFP

Héros malheureux de la finale de la Coupe du monde, Randal Kolo Muani aurait eu tous les droits de retrouver les terrains avec un vague à l’âme. Nul ne sait si son tir au premier poteau, repoussé du pied par Emiliano Martinez à l’ultime minute du temps additionnel, hante les nuits de l’attaquant de l’Eintracht Francfort. Mais si tel est le cas, le Français a transformé le traumatisme en énergie positive. Passeur puis double buteur depuis la reprise, l’ancien Nantais affiche désormais la statistique assez affolante de 9 buts et 12 passes décisives en 25 matches cette saison (6 et 11 en Bundesliga).

Samedi, Randal Kolo Muani est allé arracher le match nul à l’Allianz Arena au bout d’un une-deux de 40 mètres avec le Japonais Kamada, ne laissant aucune chance à Yann Sommer. Une action qui a une nouvelle fois étalé son incroyable faculté de double accélération. «Sa coordination est brutale, s’est emporté Christian Streich, le coach historique du SC Freiburg. Il est capable de sprinter vers la ligne de touche, sauver un ballon puis laisser sur place son défenseur alors qu’il a changé de direction. Ce n’est pas logique. Sa course est tellement naturelle.»

Impossible à marquer

Et l’entraîneur du «Sport-Club» de décrire la détresse dans laquelle Kolo Muani plonge actuellement les défenses de Bundesliga. «Si tu le marques de trop près, il s’appuie, se retourne sur une touche. Si tu lui laisses trop de place, il prend de la vitesse et provoque. Et quand tu l’emmènes vers la ligne de touche, il ne faut pas lui laisser plus de dix centimètres. Un trou de souris lui suffit pour faire passer le ballon.»

On voudrait définir la confiance que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Or justement, la Coupe du monde au Qatar – malgré son cruel épilogue – semble avoir transformé intimement celui qui fut la surprise de dernière minute de Didier Deschamps. «Le Mondial a fait évoluer sa personnalité, confie son entraîneur Oliver Glasner au Kicker. Il a gagné en confiance et en connaissance de lui-même. Il a développé une forme de présence. Même à l’entraînement, je l’entends davantage pendant les exercices. Il est à fond.»

De quoi imaginer que, seulement huit mois après son arrivée dans la Hesse, Randal Kolo Muani serait déjà prêt à rejoindre un géant d’Europe? «Si un club arrive demain et propose 100 millions d’euros pour Randal, on les prendra, répond Glasner. Pour encaisser une telle somme, il faudrait remporter deux Ligues des champions.» Une perspective qui semble en effet désormais bien plus réaliste pour l’attaquant français que pour l’Eintracht Francfort.  

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