Motocyclisme: «Tout va bien, je peux encore faire des enfants»

Une chute à petite vitesse, un pilote qui se relève immédiatement, comme il relève rapidement sa moto. Le voilà qui saute sur la selle pour ramener sa machine à peine rayée à son stand. On est en pleine première séance d’essais libres du GP d’Espagne MotoGP et pour le champion du monde Fabio Quartararo, comme pour tous les autres, il est important de perdre le moins de temps possible.

Pourtant, surprise, à peine sa moto laissée entre les mains de ses techniciens, venus à sa rencontre, le Français se plie en deux, la douleur se lit sur son visage et ses gestes sont clairs: il souffre d’une partie particulièrement délicate de l’anatomie masculine: «Les cinq minutes qui ont suivies la chute ont été difficiles; mais tout va bien maintenant, normalement, je peux encore faire des enfants.»

Dans son débriefing média, Quartararo a choisi l’humour. Que s’est-il réellement passé? «Nous avons quelque chose de nouveau sur le réservoir et quand j’ai sauté sur la moto, j’ai tapé cet élément. Je me sens un peu bête, car il ne s’est rien passé lors de ma chute. J’aurais peut-être mieux fait de mentir et de vous dire que j’avais été atteint par la roue arrière, mais ce n’est pas vrai. Non, j’ai été bête, tout simplement...»

Cette bêtise n’a pas empêché le champion en titre de signer le meilleur temps de la journée, avec un écart – 2 dixièmes de seconde – qui est important à Jerez de la Frontera, quand on sait qu’ils sont seize en moins d’une seconde.

Lundi, les teams MotoGP resteront à Jerez pour une journée de tests officiels. Une journée importante pour Honda et plus particulièrement pour Marc Márquez. Jeudi soir, déjà, l’octuple champion du monde rappelait avec ses mots la situation actuelle du premier constructeur mondial: «Avant de parler de lundi, je veux me concentrer sur les tests qui, pour moi, commencent vendredi matin avec la première séance d’essais libres de ce GP!»

Et c’est bien ce qui s’est passé: «Nous avons peut-être pris un risque important en essayant des changements importants. Comme la piste n’était pas dans les meilleures conditions ce matin, j’ai essayé de construire un bon rythme et cet après-midi, j’ai essayé d’autres choses. Malheureusement, je suis tombé avec la moto qui me procurait le meilleur feeling et ma machine de réserve était réglée totalement différemment», ajoute Márquez. «Samedi, il faut se remettre en mode GP, je dois absolument me rapprocher des premières lignes en revenant à ce que nous connaissons. On reprendra les grandes recherches lundi.»

Il y a une semaine, il remportait les deux courses du championnat du monde supersport à Assen, au nord des Pays-Bas. Ce week-end, il se retrouve à l’extrême sud de l’Espagne, pour la double ouverture de la Coupe F.I.M. MotoE (le Bernois a signé le cinquième temps des qualifications): Dominique Aegerter est plus que jamais l’homme-orchestre de la moto, un marathonien qui, cette année et pour autant que toutes les courses de ses deux championnats se déroulent normalement, aura pris pas moins de 36 départs de compétitions de niveau mondial!

Dans ces conditions, on lui souhaite d’ores et déjà un bon week-end de congé, dans une semaine: «Ensuite, je reprends mon rythme normal», rigole Aegerter. Soit la MotoE en France (14-15 mai), le supersport à Estoril, au Portugal (21-22 mai) et la MotoE au Mugello (28-29 mai). 

Cela s’est passé en fin de journée, jeudi: Thomas Lüthi a parcouru plusieurs tours du circuit de Jerez de la Frontera au guidon d’une BMW et au service de SF, la Télévision suisse alémanique.

Les téléspectateurs pourront ainsi découvrir, dimanche, un tour complet du tracé andalou, commenté par l’ancien champion du monde 125 cm³, consultant de la chaîne alémanique et team-manager de l’équipe CFMoto Moto3 (Carlos Tatay quatrième au terme de cette première journée d’essais libres).