JuraTout pour les oiseaux à Damphreux
Les amoureux de la nature demandent deux permis de construire pour favoriser le passage des migrateurs.


La «Fondation des Marais de Damphreux» gère une zone protégée.
Lematin.ch/Vincent DonzéPour favoriser la présence d’échassiers fouillant la vase en quête de nourriture, la «Fondation des Marais de Damphreux» a besoin de deux permis de construire, en Ajoie. Détaillés dans «Le Quotidien Jurassien», les aménagements prévus sont inédits. Dans un cas, il s’agit d’abaisser le niveau d’un étang pour laisser apparaître en son milieu une ancienne digue et mettre ainsi les échassiers à l’abri des prédateurs.
Les six étangs de Damphreux sont d’anciens bassins à carpes creusés par une pisciculture. L’étang visé est le premier. L’émergence d’une ancienne digue naturelle favoriserait la formation d’une petite île, selon les plans du biologiste Michel Juillard.
Ce petit îlot serait renforcé «à l’aide de gabions remplis de chaille et de pierres». Ce banc de sable n’émergerait qu’en été et servirait d’aire de repos à une centaine d’oiseaux migrateurs, à l’abri des renards: «Cet îlot permettrait aux oiseaux migrateurs de passer une nuit tranquille, ce qui n’est pas le cas sur la rive», résume Michel Juillard.

De nouveaux aménagements sont prévus pour les oiseaux.
Lematin.ch/Vincent DonzéLa seconde structure doit servir aux hirondelles de rivage, une espèce qui aime les sablières. Deux colonies ont disparu d’Ajoie avec l’arrêt de l’exploitation sablière à Bonfol et à Vendlincourt. Pour favoriser le retour de ces hirondelles, Michel Juillard prévoit un nichoir mobile, un projet pilote.
Posé sur une digue, un nichoir rempli de sable en son milieu culminerait à 1,10 m, avec une envergure de trois mètres. Munie de 48 trous, cette construction en prisme permettrait aux hirondelles de passer par un conduit pour gagner une caisse de sable et nicher en colonie.
Avec l’appui de l’Office jurassien de l’environnement, l’octroi de deux permis de construire apparaît comme une formalité. La «Fondation des Marais de Damphreux» aurait pu agir sans éveiller l’attention, mais dans une réserve naturelle, Michel Juillard veut agir dans les règles de l’art.