Commentaire: Immigration forte, chômage bas: l’équation gagnante

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CommentaireImmigration forte, chômage bas: l’équation gagnante

L’UDC a lancé sa campagne pour les élections fédérales 2023 contre l’immigration. En même temps, l’économie suisse est en manque de bras. Est-ce le bon moment pour fermer la Suisse?

Eric Felley
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Eric Felley
La Suisse manque de bras dans de nombreux secteurs économiques, notamment la construction.

La Suisse manque de bras dans de nombreux secteurs économiques, notamment la construction.

Getty Images/Westend61

L’UDC a décidé lancer son année électorale avec une campagne intensive contre l’immigration, agitant le spectre d’une Suisse à 10 millions d’habitants, des infrastructures dépassées, des écoles surpeuplées ou «des œuvres sociales abusées». Mais le lancement de cette campagne coïncide avec une autre réalité de l’économie helvétique: le chômage n’a jamais été aussi bas depuis 20 ans. Corollaire, les entreprises ont de la peine à recruter même pour du personnel non qualifié.

Où trouver les bras qui manquent?

Que faut-il faire? Où trouver les bras qui manquent pour faire tourner les chantiers, les restaurants ou les hôpitaux pour ne citer que ces secteurs? L’UDC n’est pas un parti qui soutient la décroissance, loin de là. Pour combler les pénuries de personnel, la Suisse n’a d’autre choix que de se tourner vers l’étranger. A court et moyen terme, l’immigration semble donc inévitable pour faire fonctionner le pays.

Certes l’UDC dit vouloir trier parmi les étrangers les bons travailleurs des profiteurs, ceux qui sont utiles à l’économie de ceux qui coûtent aux services sociaux. Mais est-ce bien réaliste? N’est-ce pas vouloir le beurre et l’argent du beurre? Si le thème de l’immigration a fortement profité à l’UDC lors des élections de 2015, il se heurte cette année à une forte demande de main-d’œuvre, qui ne peut être comblée de l’intérieur.

Du travail pour les requérants

Bien entendu, il y a le domaine de l’asile qui n’amènerait en Suisse, selon l’UDC, que des étrangers de moindre qualité. Et pourtant, ces personnes pourraient très bien travailler. Le Conseil des États a refusé de peu en décembre dernier une motion de Fabio Regazzi, qui demandait que les requérants d’asile déboutés puissent travailler en attendant d’être renvoyés, plutôt que de survivre à l’aide sociale. Le Conseil national avait pourtant accepté cette idée, qui mériterait de revenir sur la table.

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